« La vie, c'est Paris ! Paris, c'est la vie ! » (Marie Bashkirtseff)


Statut de jesus sur une tombe

Le cimetière du Montparnasse

Le cimetière du Montparnasse est situé dans le quartier du même nom, dans le 14e arrondissement de Paris. Il compte environ 35 000 tombes et occupe un terrain de 19 hectares. C’est d’ailleurs l’un des plus grands espaces verts de Paris et on y dénombre 1 200 arbres de 40 essences différentes, essentiellement des tilleuls, des sophoras, des thuyas, des érables, des frênes et des conifères.

Il occupe aussi une place particulière dans l’histoire des cimetières de Paris…. 

Un cimetière d’un genre nouveau

Le cimetière a été créé un 1824. Le terrain qu’il occupe aujourd’hui était alors situé en dehors des limites de Paris. L’idée était alors d’éviter des problèmes d’hygiènes et des désagréments pareils à ceux provoqués par le cimetière des Innocents qui se trouvait au centre de la capitale et qui a fini par être fermé en 1780. D’ailleurs, en conformité avec le décret impérial de 1804, le cimetière du Montparnasse a été soumis à une réglementation précise, afin d’éviter qu’il ne finisse surchargé de cadavres, comme le cimetière des innocents : interdiction des fosses communes, interdiction d’enterrer une personne dans la même tombe qu’une autre avant un délai de 5 ans, fixation d’un espace minimum entre les tombes, etc.

Cette gestion plus rigoureuse n’a toutefois pas empêché certains débordements. En 1848, par exemple, le cimetière Montparnasse a fait l’objet de profanations : des cadavres de femmes étaient sortis de leurs tombes et mutilés. Pour trouver le coupable, un piège a été posé : un canon de fusil, chargé de mitraille et pourvu d’un mécanisme automatique rudimentaire pointé vers un haut mur où l’on avait remarqué des traces d’escalade. Les mois passèrent et l’on finit par désespérer, lorsque le 15 mars 1849, vers minuit, une détonation se fit entendre. Après exploration du terrain, des traces de sang ont été découvertes. La piste a été remontée jusqu’à l’hôpital du Val-de-Grâce et à un sergent grièvement blessé qui y avait été admis. Celui-ci a été condamné à un an de prison.

Un cimetière bâtit sur ancien terrain agricole

Initialement, le terrain sur lequel a été construit ce cimetière appartenait à des religieux — les frères Saint-Jean-de-Dieu — et on y trouvait un hospice, une ferme, des terres agricoles et un moulin à vent, au pied duquel on vendait aussi des galettes chaudes et du vin clairet. Ce dernier, datant du 17e siècle, est toujours présent au milieu du cimetière, bien qu’il ait perdu depuis longtemps ses ailes.

Après que le terrain a été confisqué aux religieux durant la Révolution, ce moulin a continué de servi de guinguette où l’on pouvait acheter du vin à bon marché. À l’ouverture du cimetière, il a ensuite servi de maison au gardien. Certains ont voulu en faire un mausolée — comme la femme du sculpteur Bourdelle — mais il a fini par être classé monument historique en 1931 et il est désormais vide.  

Des tombes de personnes célèbres et des œuvres d’art

Le cimetière du Montparnasse abrite les tombes de personnalités célèbres : hommes d’État, militaires, artistes, intellectuels…

On y trouve surtout de véritables œuvres d’art !

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L’Orme de l’Église Saint-Gervais

L’église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris — dite église Saint-Gervais — se trouve dans le quartier Saint-Gervais, juste derrière l’Hôtel de Ville, dans le 4e arrondissement.

Elle a été construite entre 1494 et 1644. Elle a ensuite été plusieurs fois rénovée, notamment après un bombardement allemand durant la Première Guerre mondiale.

Son histoire est toutefois plus ancienne, car elle a été bâtie sur les fondations du premier lieu de culte connu de la rive droite de Paris : une basilique fondée entre 387 et 576 à côté d’un cimetière gallo-romain qui se trouvait là.

Il ne reste malheureusement pas grand-chose de cette période, si ce n’est quelques éléments architecturaux datant en fait de la Renaissance et des Lumières, mais qui s’inscrivent par leur apparence dans la continuité de cette première basilique.

L’arbre qui se trouve devant, par exemple, et qui n’est malheureusement plus celui d’origine, est le successeur d’une lignée d’orme qui ont occupé le centre de la place depuis le moyen-âge.

En effet, au moyen-âge, il était d’usage à Paris ou dans d’autres localités, de planter un orme devant les églises, les maisons des seigneurs ou encore aux carrefours. On s’y rassemblait les jours de fête pour boire et danser, et les seigneurs y rendaient justice ou y recevaient leurs impôts le dimanche après la messe.

Cet arbre si imprégné dans l’histoire du quartier qu’en 1733, un artisan a reproduit l’image de l’arbre dans la ferronnerie des balcons du premier étage de l’immeuble situé au n° 4-12 de la rue François Miron voisine.

En 1794, sous la révolution, l’arbre a été abattu, notamment pour réaliser des affûts de canon. L’orme que l’on voit aujourd’hui a été replanté en 1914 à la demande du curé de Saint-Gervais, qui souhaitait faire revivre la mémoire de cet arbre légendaire.

L’église au 19ème siècle, avant que l’orme soit replanté

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