« La vie, c'est Paris ! Paris, c'est la vie ! » (Marie Bashkirtseff)


L’institut d’Art et d’Archéologie

Au 3 Rue Michelet, dans le 6e arrondissement, vous trouverez l’un des immeubles les plus insolites de Paris : L’Institut d’art et d’archéologie. On y enseigne actuellement l’histoire de l’art.

La collection Jacques Doucet

L’idée de construire ce bâtiment a été lancée en 1917 par l’université de la Sorbonne, afin d’accueillir la collection de livres d’art et d’archéologie qui lui avait été léguée par Jacques Doucet.

Ce dernier était le propriétaire d’une maison de haute couture parisienne dont la clientèle était composée de femmes du monde et de célébrité comme Sarah Bernhardt. Grâce à sa fortune, il avait constitué une immense collection d’œuvre d’art et de livres rares et anciens, avec peut-être l’objectif premier de l’offrir à une femme qu’il aimait secrètement… mais qui est morte avant qu’il ne lui déclare ses sentiments.

L’architecture

L’Institut d’art et d’archéologie — également appelé Centre Michelet, en raison de la rue sur laquelle il donne — a été inauguré en 1927. Sa construction a été rendue possible grâce à un important don de la marquise Arconati-Visconti et a été confiée à l’architecte Paul Bigot.

Le sommet du bâtiment, et ses pointes dirigées vers le ciel, s’inspirent de l’architecture mauresque et subsaharienne et notamment de la Grande mosquée de Djenné, au Mali. Les murs de briques rouges rappellent, quant à eux, l’architecture toscane et l’apparence du Palazzo Pubblico de Sienne.

La frise

Sur les murs, on peut voir une frise en terre cuite qui reproduit des morceaux de bas-relief et de statuts datant de l’antiquité, du moyen-âge et de la Renaissance. On peut par exemple y distinguer un griffon – créature légendaire dotée d’un corps de lion, d’ailes d’aigle et d’une tête d’aigle avec des oreilles de cheval – reproduisant exactement celui que l’on trouve sur la frise du temple d’Antonin et Faustine, à Rome.

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La maison de la colombe

La maison de la Colombe est un petit immeuble qui se trouve dans la rue du même nom, sur l’île de la Cité, dans le 4ème arrondissement de Paris. Il doit son nom à une des anecdotes romantiques de Paris les plus touchantes.

La légende des deux colombes

En 1220, à l’emplacement de cet immeuble, se trouvait une maison — accolée à l’ancienne enceinte gallo-romaine — et appartenant à un sculpteur breton qui travaillait à la construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Celui-ci avait apprivoisé un couple de colombes qui logeait près de l’unique fenêtre de la maison. Or, un jour, une crue de la Seine a provoqué l’effondrement de la maison, et la femelle colombe s’est retrouvée prisonnière de gravats. La colombe mâle a nourri sa compagne en allant lui chercher des graines et en lui portant de l’eau de la Seine grâce à un brin de paille. Émus par le spectacle, les habitants du quartier ont libéré la colombe des décombres de la maison. Les retrouvailles du couple ont été fêtées par tous les oiseaux de l’île, qui entamèrent une danse dans le ciel.

Une sculpture représentant les deux colombes a été placée devant la maison qui a été reconstruite au même emplacement. Cette légende s’est transmise de génération en génération, et, jusqu’au 16e siècle, de jeunes mariés parisiens venaient se jurer fidélité dans cette rue. Une pratique qui été par la suite interdite par l’église Notre-Dame, qui y voyait du paganisme.

En 1792, la statue a été détruite, mais différents bas-reliefs ont été ajouté sur la façade la maison afin de rappeler l’histoire des deux colombes.

La Maison

La maison, quant à elle, a été surélevée au 16ème siècle et a vu s’installer une taverne au rez-de-chaussée : La Taverne St Nicolas, qui aurait été fréquentée par le célèbre bandit Louis Dominique Garthausen, dit Cartouche.

À travers les siècles, la bâtisse et le commerce sont passés entre les mains de divers propriétaires. Entre 1954 et 1964, on y trouvait par exemple le Cabaret de la Colombe, où ont débuté plusieurs vedettes de la chanson française de l’époque comme Jean Ferrat ou Georges Moustaki.

Aujourd’hui, on y trouve un bar à vins.

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Le Moulin de la Galette

Le moulin de la Galette est un restaurant historique de Paris situé dans la rue Lepic, à Montmartre, dans le 18ème arrondissement de Paris.

Il porte le même nom d’une guinguette créé au même emplacement au 19ème siècle et il a pour particularité d’être surmonté d’un ancien moulin à vent : le moulin Radet. 

Le moulin Radet

Il s’agit d’un moulin datant du 13ème ou du 16ème siècle, qui a été plusieurs fois rénové, démonté et déplacé sur la colline de Montmartre.

Il servait initialement à moudre le blé, à presser le raisin et à concasser divers matériaux, comme l’albâtre issu des carrières de Montmartre et destiné à la fabrication de porcelaine.

Les galettes de la mère Debray

Le Moulin de la Galette en 1885

En 1809, la famille Debray a racheté le terrain où se trouvait le moulin Radet. Cette famille de meunier y alors produit une farine qui est devenue réputée dans la région. La famille produisait et vendait également des galettes de seigles, accompagnés d’un verre de lait ou d’un verre de vin local, aux promeneurs venant prendre l’air dans le village de Montmartre qui se trouvait alors en dehors de Paris.

Ce sont ces galettes qui ont donné leur nom au lieu.

Le bal du Moulin de la Galette

En 1834, les Debray ont ajouté une guinguette sur leur terrain et ont commencé à y donner des bals à ciel ouvert les dimanches et les jours fériés. La clientèle s’y pressait pour boire du vin local, danser la polka, le quadrille, le chahut, le cancan et le french-cancan.

Ce bal, qui a été nommé Bal du moulin de la Galette, a connu un tel succès, qu’il a fini par être ouvert quatre jours par semaine, tandis que le moulin cessait définitivement son activité en 1870.

Par la suite, la guinguette à ciel ouvert a laissé la place à une salle de bal fermée, et le Moulin de la Galette est devenu le repaire des nombreux artistes qui fréquentaient Montmartre. Il a d’ailleurs été immortalisé par divers peintres de renom tels que Renoir, Van Gogh, Lautrec et Ultrillo.

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Le Polidor

Le Polidor est un restaurant est un restaurant historique de Paris qui se trouve dans la rue Monsieur-le-Prince, dans le 6ème arrondissement, juste à côté du jardin du Luxembourg et du Panthéon.

Cet établissement a été créé au début du 19ème siècle. Il s’agissait alors d’une crèmerie où l’on consommait essentiellement des œufs, du laitage et du fromage, mais qui servait aussi des repas. Par la suite, la crèmerie a été abandonnée au profit de la seule restauration.

La devanture et l’intérieur du Polidor datent du début du 20ème siècle et n’ont pas changé depuis cette époque, même si elles ont été rénovées récemment. La décoration, quant à elle, est une accumulation de meubles, d’objets, de peintures et de photos qui se sont accumulés au cours des cent dernières années et qui rappellent souvent la clientèle — aujourd’hui célèbre — qui y mangeaient régulièrement.

En effet, le Polidor est connu pour avoir été fréquenté par de nombreux poètes, écrivains et artistes en tout genre, attirés par le quartier et les tarifs abordables du restaurant : Ionesco, Boris Vian, James Joyce, ou encore Ernest Hemingway.

D’ailleurs, dans le film Midnight in Paris de Woody Allen, le personnage principal remonte le temps et rencontre l’auteur de Le vieil homme et la mer … dans la salle du Polidor !

Cette salle accueille aujourd’hui une clientèle essentiellement touristique, mais le menu reste celui d’un bistrot parisien traditionnel de par les plats proposés et les tarifs.

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Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde

À l’entrée du jardin de Marco-Polo, près du jardin du Luxembourg, dans le 6ème arrondissement de Paris, se trouve l’une des plus belles fontaines de Paris : la Fontaine des Quatre-Parties-du-Monde. Conçue par l’architecte Gabriel Davioud et installée en 1874, cette fontaine doit son nom à la sculpture de Jean-Baptiste Carpeaux qui la surplombe.

Cette sculpture est composée de quatre femmes qui dansent en soutenant une sphère, décorée par les signes du zodiaque symbolisant le ciel, et englobant une autre sphère représentant la planète terre.

Chacune de ces quatre femmes est une allégorie incarnant un continent grâce à ses traits et sa coiffure : l’Afrique, l’Amérique, l’Europe et l’Asie. L’Amérique porte par exemple une coiffe amérindienne fabriquée avec des plumes. L’Afrique, quant à elle, porte à sa cheville une chaîne sur laquelle l’Amérique met le pied. Cela fait échos à l’esclavage aboli aux États-Unis et dans les colonies françaises de Caraïbes seulement quelques années avant la réalisation de la statue.

À noter que l’Océanie n’est pas présente, car au 19ème siècle, elle était généralement considérée comme une partie du continent asiatique. Du reste, se limiter à quatre continents permettait d’obtenir une statue plus facilement équilibrée et harmonieuse.

Enfin, la fontaine est complétée par huit chevaux marins, huit tortues et quatre dauphins.

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La tour Montparnasse

La tour Montparnasse est la tour la plus haute de Paris intra-muros … et aussi l’un des monuments les plus détestés de Paris. Elle a été conçue par les architectes Jean Saubot, Eugène Beaudouin, Urbain Cassan et Louis de Hoÿm de Marien. Elle a été inaugurée en 1973.

La tour a été construite sur l’emplacement de l’ancienne gare de Montparnasse. En effet, dans les années 1960, cette dernière était devenue trop petite. Il a donc été décidé de la reconstruire et de la reculer sur 400 mètres. Cela permettait de libérer 12 hectares de terrain dans le centre de Paris.

Certains ont donc proposé d’en profiter pour restructurer le quartier — qui était alors considéré comme insalubre — pour en faire le nouveau quartier d’affaire de la rive gauche. Un certain Edgar Pisani, préfet de la Haute-Marne et homme de réseau, a alors lancé l’idée de construire une grande tour, ce qui permettrait d’accroitre la rentabilité du terrain (dont il possédait une partie). Malgré les critiques, il a obtenu le soutien d’André Malraux, alors ministre d’État aux Affaires culturelles, et la tour a pu voir le jour.

Pour construire cette tour de 209 mètres de haut, il a fallu déblayer 420 000 mètres cubes de gravats, installer une quinzaine de grues, et enfoncer 56 piliers en béton armé jusqu’à 70 mètres de profondeur pour maintenir debout 120 000 de matériel sur un sol crayeux.

Cette opération de rénovation de Montparnasse a aussi entraîné la disparition de soixante-dix ateliers d’artistes et cassé la vie artistique et bohème du quartier. Montparnasse est ainsi devenu à la fois un quartier de loisirs le soir, avec ses théâtres, ses cinémas, ses restaurants et ses cafés et un lieu de bureaux et de passage le jour.

La tour Montparnasse, quant à elle, n’est toujours pas rentrée dans le cœur des Parisiens. D’ailleurs, pour certains, le sommet de cette tour offre le plus beau panorama de Paris, car c’est le seul endroit où on ne la voit pas.

Vue panoramique depuis le toit de la tour © Amaya & Laurent

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Statut de jesus sur une tombe

Le cimetière du Montparnasse

Le cimetière du Montparnasse est situé dans le quartier du même nom, dans le 14e arrondissement de Paris. Il compte environ 35 000 tombes et occupe un terrain de 19 hectares. C’est d’ailleurs l’un des plus grands espaces verts de Paris et on y dénombre 1 200 arbres de 40 essences différentes, essentiellement des tilleuls, des sophoras, des thuyas, des érables, des frênes et des conifères.

Il occupe aussi une place particulière dans l’histoire des cimetières de Paris…. 

Un cimetière d’un genre nouveau

Le cimetière a été créé un 1824. Le terrain qu’il occupe aujourd’hui était alors situé en dehors des limites de Paris. L’idée était alors d’éviter des problèmes d’hygiènes et des désagréments pareils à ceux provoqués par le cimetière des Innocents qui se trouvait au centre de la capitale et qui a fini par être fermé en 1780. D’ailleurs, en conformité avec le décret impérial de 1804, le cimetière du Montparnasse a été soumis à une réglementation précise, afin d’éviter qu’il ne finisse surchargé de cadavres, comme le cimetière des innocents : interdiction des fosses communes, interdiction d’enterrer une personne dans la même tombe qu’une autre avant un délai de 5 ans, fixation d’un espace minimum entre les tombes, etc.

Cette gestion plus rigoureuse n’a toutefois pas empêché certains débordements. En 1848, par exemple, le cimetière Montparnasse a fait l’objet de profanations : des cadavres de femmes étaient sortis de leurs tombes et mutilés. Pour trouver le coupable, un piège a été posé : un canon de fusil, chargé de mitraille et pourvu d’un mécanisme automatique rudimentaire pointé vers un haut mur où l’on avait remarqué des traces d’escalade. Les mois passèrent et l’on finit par désespérer, lorsque le 15 mars 1849, vers minuit, une détonation se fit entendre. Après exploration du terrain, des traces de sang ont été découvertes. La piste a été remontée jusqu’à l’hôpital du Val-de-Grâce et à un sergent grièvement blessé qui y avait été admis. Celui-ci a été condamné à un an de prison.

Un cimetière bâtit sur ancien terrain agricole

Initialement, le terrain sur lequel a été construit ce cimetière appartenait à des religieux — les frères Saint-Jean-de-Dieu — et on y trouvait un hospice, une ferme, des terres agricoles et un moulin à vent, au pied duquel on vendait aussi des galettes chaudes et du vin clairet. Ce dernier, datant du 17e siècle, est toujours présent au milieu du cimetière, bien qu’il ait perdu depuis longtemps ses ailes.

Après que le terrain a été confisqué aux religieux durant la Révolution, ce moulin a continué de servi de guinguette où l’on pouvait acheter du vin à bon marché. À l’ouverture du cimetière, il a ensuite servi de maison au gardien. Certains ont voulu en faire un mausolée — comme la femme du sculpteur Bourdelle — mais il a fini par être classé monument historique en 1931 et il est désormais vide.  

Des tombes de personnes célèbres et des œuvres d’art

Le cimetière du Montparnasse abrite les tombes de personnalités célèbres : hommes d’État, militaires, artistes, intellectuels…

On y trouve surtout de véritables œuvres d’art !

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Deux mobylette devant l’Hôtel des Invalides, à Paris.

L’Hôtel des Invalides

L’Hôtel des Invalides fait partie des lieux incontournables de Paris, de part son esthétique et son histoire, mais aussi en raison de son emplacement dans le 7ème arrondissement, à côté de la Tour Eiffel, du Pont Alexandre III et du Grand Palais.

Un refuge pour les invalides de guerre

La construction de ce bâtiment a été lancée par le roi Louis XIV en 1670. Son objectif initial était de créer un grand établissement où soigner et loger les soldats invalides de ses armées. Ses motivations étaient peut-être humanistes, mais il avait surtout des projets de conquêtes et il avait besoin de redorer son image et celle de son armée auprès de la population, afin de pouvoir recruter de nouveaux soldats.

En effet, à cette époque, les invalides de guerre, issus pour la plupart de la guerre de Trente Ans, posaient des problèmes d’ordre public dans la capitale. Les Parisiens leur reprochaient de traîner sur le pont Neuf, de mendier et de provoquer des bagarres. Surtout, leur état de dénuement et le fait qu’ils n’étaient pas soutenus par le roi ne donnaient pas envie de s’engager dans l’armée. Ils gênaient donc le travail des sous-officiers qui tentaient de recruter de nouveaux soldats en promettant aux jeunes une vie meilleure et une solde intéressante.

La construction

La construction — confié aux architectes Libéral Bruand et Jules Hardouin-Mansart — s’est faite entre 1671 et 1678 pour l’essentiel. Le Dôme des Invalides n’ayant été achevée complètement qu’en 1706.

L’ensemble — qui était alors entouré de champs et de prairie — comprenait un hospice, un hôpital militaire, une manufacture et une église. Les bâtiments étaient organisés autour de cinq cours, centrés sur une cour royale. Par son plan en grille, l’hôtel des Invalides rappelle le palais de l’Escurial, résidence des rois d’Espagne.

Un hospice

Dès 1690, l’hôtel des Invalides logeait 6000 invalides de guerre, qui — à partir de 1710 — devaient avoir effectué au moins 20 ans de service dans l’armée du roi.

Les soldats dormaient dans des dortoirs de 5 à 6 lits. Les officiers étaient 2 ou 3 dans des chambres chauffées. Ils étaient bien nourris et bénéficiaient de bonnes règles d’hygiène. Dans la journée, ils se promenaient librement, allant dans l’un des huit chauffoirs dont deux étaient considérés comme « fumeurs ». Ils pouvaient également sortir le jour. Les femmes y étaient interdites, toutefois les soldats mariés pouvaient passer deux nuits dehors par semaine.

Les pensionnaires devaient se plier à un règlement intérieur strict : interdiction de boire ou manger dans les chambres, interdiction de toute forme de commerce, respect des horaires, etc. En cas de faute : privation de vin, retenues, prison, expulsion ou « cheval de bois » (le soldat était assis sur un cheval d’arçon, dans l’avant-cour de l’hôtel et subissait les moqueries de ses compagnons…).

Un hôpital

Louis XIV et sa suite visitant l’Hôtel des Invalides (tableau de Pierre-Denis Martin datant du 18ème siècle)

Le service d’infirmerie était initialement équipé de 300 lits et il était d’excellente qualité pour l’époque. Une école de chirurgie y est même été créée par la suite. Deux fois par jour, médecin et chirurgien y faisaient la tournée des lits, cahier d’ordonnances à la main. La nuit, deux sœurs veillaient sur les malades. Vers la fin du 18e siècle, l’infirmerie de l’hôtel a fini par acquérir une réputation internationale.

Une manufacture

Les soldats invalides étaient encore au service du roi. Les moins handicapés montaient la garde. Les autres devaient travailler dans les manufactures installées au troisième étage de l’Hôtel. Ils y fabriquaient des uniformes, des bas, des souliers ou même des tapisseries. Il y’avait également un atelier de calligraphie et d’enluminures. L’objectif était d’occuper ceux qui vivaient là, afin de maintenir l’ordre et le calme, mais aussi de financer le fonctionnement de l’Hôtel. Ces ateliers ont toutefois disparu entre 1710 et 1720.

Les Invalides, aujourd’hui …

Lors de la Révolution, l’Hôtel des Invalides a été  rattaché aux biens nationaux. Il a connu un nouvel âge d’or lors du 1er Empire, grâce à Napoléon qui lui a accordé un budget conséquent et une attention toute particulière.

Napoléon visitant l’infirmerie des Invalides, 11 février 1808 (tableau d’Alexandre Veron-Bellecourt datant de 1809)

Par la suite, l’institution ne s’est pas vraiment développée. Elle a accueilli quelques blessés de la 1ere Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie, et elle accueille encore aujourd’hui une centaine de pensionnaires. Néanmoins, l’espace consacré aux invalides de guerre a été lentement grignoté par la création de musées et la multiplication de logements de fonction. Aujourd’hui, seuls 20 % de cet édifice – qui compte maintenant parmi les lieux incontournables de Paris pour les touristes – est consacré aux soldats blessés et handicapés.

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Deux mobylettes sur le pont Alexandre 3, devant la tour Eiffel.

Le Pont Alexandre III

Le pont Alexandre III fait partie des plus beaux ponts de Paris. En raison de son architecture avant-gardiste et de sa décoration baroque, il est aussi considéré comme le plus extravagant. Sa situation géographique sur l’axe de l’Esplanade des Invalides et du Grand Palais offre également à ceux qui la traversent dans un sens ou dans l’autre une perspective magnifique.

Symbole de l’amitié entre la France et la Russie

Ce pont était destiné à symboliser l’amitié franco-russe, instaurée par un accord de coopération militaire signé en 1891 entre la France et l’Empire russe. Accord stipulant que les deux pays devaient se soutenir mutuellement s’ils étaient attaqués par un des pays de la Triple Alliance (dite aussi Triplice) : l’Empire allemand, l’Autriche-Hongrie et le royaume d’Italie.

Le tsar Nicolas II de Russie accueilli par le président Félix Faure en 1896

La première pierre fut posée par le tsar Nicolas II de Russie, l’impératrice Alexandra Fedorovna et le président Félix Faure en 1896. Le pont — appelé pont Alexandre III, en l’honneur du tsar qui a signé l’accord franco-russe en 1891 — a été inauguré lors de l’Exposition universelle de 1900.

A noter que plus de cent plus tard, un autre monument sera construit à Paris dans le cadre de ces mêmes relations franco-russes : la cathédrale de la Sainte-Trinité.

Le plus extravagant des ponts parisiens

La construction du pont a été confiée aux ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby, et aux architectes Joseph Cassien-Bernard et Gaston Cousin.

Mobylette sur un quai de Seine devant un péniche et le pont Alexandre 3.

Un soin tout particulier a été apporté à sa décoration, car il devait être mis en avant lors de l’Exposition universelle de 1900. Ainsi, pas moins de 17 artistes parmi les plus réputés de l’époque ont contribué à son décor, comme Gustave Michel qui a aussi œuvré sur le pont de Bir-Hakeim ou encore Emmanuel Frémiet à qui l’on doit le monument à Jeanne d’Arc dans le 1er arrondissement.

Au sommet de chacun de quatre pylônes, on peut distinguer une statue en bronze dorée représentant Phama, la divinité romaine de la renommée, incarnant respectivement la gloire des Arts, des Sciences, du Commerce et de l’Industrie. À la base de chacun de ces mêmes pylônes, une statue en pierre représente une allégorie de la France au Moyen-âge, de la France à la Renaissance, de la France sous Louis XIV et de la France moderne. À leurs pieds, on trouve encore quatre groupes de génies des eaux, avec des poissons et des coquillages.

Au milieu du pont, semblant assis sur son bord, et symbolisant l’amitié franco-russe, des statues en cuivre martelées des Nymphes de la Seine, portant les armes de Paris, et des nymphes de la Neva portant les armes de la Russie. Des guirlandes de fleurs sur le tablier et d’élégants candélabres en bronze complètent cette décoration foisonnante.

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Une mobylette devant le Panthéon couvert de drapeaux français.

Le Panthéon

L’histoire des plus beaux monuments de Paris date souvent du 18ème siècle. Celle du Panthéon commence ainsi en 1744, lorsque Louis XV a fait le vœu de faire ériger une église dédiée à Sainte-Geneviève s’il survivait à une grave maladie dont il pensait alors mourir.

Le projet a été confié à l’architecte Jacques-Germain Soufflot qui a accouché d’un projet de style néo-classique reprenant la façade du Panthéon de Rome et le dôme du Tempietto de l’église San Pietro in Montorio. Afin de mettre en valeur la future église, il a aussi entrepris la percée de l’actuelle rue Soufflot, ainsi que la construction de la Faculté de Droit, à laquelle on donna en 1844 un jumeau, l’actuelle Mairie du 5e arrondissement.

Le bâtiment a été achevé en 1790. Néanmoins, il n’a pas été consacré en tant qu’église. En effet, à ce moment, Louis XV était déjà mort, la France n’était plus une monarchie et les bâtiments religieux étaient désacralisés et vendus comme biens nationaux.

Un temple républicain

Finalement, en 1791, le bâtiment a donc été transformé en « Panthéon » par l’Assemblée constituante de la 1ère République. Le but était d’y recevoir les tombeaux des personnalités exceptionnelles qui ont contribué à la grandeur de la nation, comme le faisaient déjà les Anglais à Westminster à Londres. Les militaires illustres ont toutefois continué à être honorés au Panthéon militaire des Invalides.

Dans le cadre de cette transformation de l’église en Panthéon, l’architecture du bâtiment a été modifiée : suppression des deux clochers prévus initialement, obturation des trente-neuf fenêtres de la nef, retrait de la croix au sommet du dôme … croix qui a d’ailleurs ensuite été remise en 1822 lors de la période de Restauration, puisque le bâtiment est alors redevenu une église, puis sciée par les communards en 1871, puis remise en 1873 et finalement laissée en 1885 lorsque l’église a de nouveau été transformé en Panthéon lors du transfert des cendres de Victor Hugo.

Mirabeau — écrivain, diplomate, journaliste et homme politique français, figure de la Révolution — a été le premier à entrer au Panthéon en 1791. Il a aussi été le premier à en être sorti trois ans plus tard, quand on a découvert les courriers qu’il avait secrètement échangés avec Louis XVI en espérant qu’il le nomme ministre. Jugé indigne du Panthéon, il y a été remplacé par Marat, qui a lui aussi été retiré après quelques mois plus tard, après la fin de la Terreur.

Suite à cela, il a été décidé d’attendre dix ans après la mort de quelqu’un, avant de le faire entrer au Panthéon. Les deux autres conditions étant que la personne soit de nationalité française et qu’une partie de ses restes soient « disponibles ».

L’inhumation de Voltaire au Panthéon en juillet 1791. Gravure de Simon-Charles Miger (1817)

Aujourd’hui, y sont notamment inhumés Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Louis Braille, Sadi Carnot, Émile Zola, Jean Jaurès, Jean Moulin, Jean Monnet, Pierre et Marie Curie, André Malraux ou encore Alexandre Dumas. Un tiers sont des francs-maçons (Voltaire, Félix Eboué, Victor Schœlcher, Pierre Brossolette, Jean Zay, Lannes, Mirabeau, Marat, Gambetta, Simone Weil).

Une prison pour les grands personnages ?

À noter qu’en 1968, un groupe baptisé les anti-indéboulonnables, constitué d’étudiants des écoles et des universités alentour, estimait que l’État avait privé de leurs libertés et de leur repos les grands hommes inhumés au Panthéon en les instrumentalisant pour la gloire de la France et pour le divertissement des touristes.

Inspiré du surréalisme et du dadaïsme, ces Anti-indéboulonnables se réunissaient dans un café de la place de la Sorbonne à côté de l’éditeur Nizet et élaboraient des plans visant à récupérer les dépouilles des personnes enterrées afin de leur trouver des lieux d’inhumation ou ils pourraient trouver le repos : Jean-Jacques Rousseau à Montmorency, Victor Hugo à Besançon, ou encore Félix Éboué en Guyane.

Ce projet n’a toutefois jamais été mis à exécution… comme beaucoup de projets révolutionnaires fomentés par des étudiants du Quartier latin en 68.

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