Alice Milliat est une une figure féminine de Paris et une militante du sport. Elle a dirigé le Fémina Sport situé dans le 14ème arrondissement de Paris et fondé la Fédération des sociétés féminines et sportives de France.
Alice Milliat nait le 5 mai 1884 à Nantes, en Loire-Atlantique, où ses parents tiennent une épicerie dans le centre-ville.
À 19 ans, elle part en Angleterre. Elle y occupe un emploi de préceptrice dans une famille aisée de Londres, avec laquelle elle voyage également aux États-Unis et en Scandinavie. Cette situation lui permet d’apprendre l’anglais et d’autres langues, mais aussi de commencer à pratiquer un sport, puisque cela est alors à la mode au sein des classes aisées anglaises. Elle apprécie tout particulièrement le football et l’aviron. Enfin, elle découvre avec intérêt la lutte des suffragettes anglaises pour l’égalité et le droit des femmes.
En 1907, elle rentre à Nantes. Son mari, rencontré à Londres, décède la même année. Veuve et indépendante, Alice Milliat part alors pour Paris et y travaille comme sténographe-interprète.
Maryse Bastié devient membre du Fémina Sport, un des premiers clubs sportifs féminins français, fondé en 1911.
Le club est basé dans le stade Elisabeth situé dans le 14ème arrondissement de Paris. Il attire plutôt les jeunes sportives de condition modeste, issues des nouvelles classes urbaines, mais se cantonne alors aux disciplines traditionnellement réservées aux jeunes filles — des cours de gymnastiques rythmiques et dansées — là ou d’autres clubs féminins plus progressistes autorisent déjà le football.
Alice Milliat devient présidente du Femina sport en 1915. C’est peut-être sous son influence que le club commence à proposer d’autres sports : athlétisme et basket-ball d’abord ; puis football ; et même rugby, selon les règles de la barette mises en place par Marie Houdré.
Elle poursuit également la pratique de l’aviron à haut niveau et remporte en 1922 le trophée « Audax-rameur » pour avoir parcouru 80 kilomètres sur la Seine en moins de 12 heures.
En 1917, Alice Milliat organise le premier championnat d’athlétisme pour femmes et crée la Fédération des sociétés féminines et sportives de France (FSFSF) deux ans plus tard. En 1922, cette fédération organise dans le stade Pershing à Paris les premiers Jeux olympiques féminins. Et cela, en réponse à la décision de Pierre de Coubertin et du CIO de faire de leurs Jeux olympiques une compétition réservée aux hommes dans laquelle les femmes ne sont autorisées qu’à jouer au golf, au tennis, au tir à l’arc … et à remettre les médailles dans les autres disciplines.
Les jeux mis en place par Alice Milliat sont un succès, néanmoins Pierre de Coubertin reste inflexible. Aussi, entre 1924 et 1934, elle en organise cinq autres éditions, renommées Jeux mondiaux féminins après que le CIO ait fait interdire l’utilisation du mot «olympique» en invoquant un plagiat. En 1934, à Londres, Alice Milliat finit par attirer plus de 6 000 spectateurs par jours.
Face à ce succès grandissant qui risque de faire de l’ombre aux Jeux olympiques, le CIO accepte d’ouvrir aux femmes des disciplines supplémentaires, et notamment en athlétisme, à partir des JO de1928 à Amsterdam. Alice Milliat est même conviée à participer au jury.
La question de la dilution des Jeux mondiaux féminins au sein des JO fait alors débat au sein de la FSFI, mais Alice Milliat encourage l’organisation à les maintenir afin de continuer à faire pression sur le CIO. D’ailleurs, lorsque la FSFI commence à décliner, notamment en raison de la crise économique des années 1930 qui réduit les subventions dont elle bénéficie, le CIO réduit la participation féminine aux JO. Et Alice Milliat n’y est plus invitée.
Fatiguée et attaquée dans la presse, Alice Milliat finit par quitter ses fonctions de présidente de la FSI, qui ne lui survit pas et disparaît en 1938. Alice Milliat reprend alors un travail d’interprète et de traductrice et meurt dans l’anonymat le 19 mai 1957.
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Amélie Élie — surnommée Casque d’Or — était une prostituée parisienne. Elle a été rendue célèbre par la presse en raison de son implication dans un affrontement entre deux bandes de voyous en 1902 et elle a finie par devenir un personnage historique de Paris !
Prostitution
Amélie Élie est née en 1870 à Orléans, puis a rapidement déménagé à Paris avec ses parents. Elle a ainsi grandi dans une petite chambre de l’impasse des Trois-sœurs, près de la rue Popincourt, dans le 11ème arrondissement. Ce quartier était insalubre. On y trouvait essentiellement des ouvriers, des chiffonniers et des marginaux. L’espérance de vie enfants y était sept fois inférieures à celle des beaux quartiers de la capitale. Et une fille sur dix finissait par s’y prostituer.
À quatorze ans, Amélie Élie a perdu sa mère et s’est retrouvée à la rue. Elle a alors été recueillie par une péripatéticienne qui se faisait appeler « Hélène de Courtille » et qui vivait dans le quartier de Belleville, dans le 20ème arrondissement. Cette dernière l’a alors mise sur le trottoir afin qu’elle se prostitue elle aussi. C’est à cette époque qu’Amélie Élie a pris le surnom de Casque d’Or en raison de sa chevelure blonde coiffée de façon à ressembler à un casque.
Triangle amoureux et bagarres entre bandes
Après avoir fui un autre proxénète sous la coupe duquel elle était tombée, Casque d’Or, alors âgée de dix-neuf ans, est tombé amoureuse de Joseph Pleigneur, dit Manda. Ce dernier, âgé de vingt-deux, était le chef d’une bande du quartier de Charonne et il était notamment connu pour ses compétences dans la fabrication d’outils de cambrioleur, comme de fausses clefs ou encore des pinces coupantes.
Amélie Élie a continué de se prostituer et Manda était souvent absent. C’est ainsi qu’en 1902 elle a rencontré un certain Dominique Leca, ancien militaire et chef d’une autre bande située dans le quartier de Popincourt, le quartier où elle avait grandi.
Manda n’a pas accepté que Casque d’Or le quitte et — accompagné de sa bande — il s’en est alors pris à Leca qui a fini par recevoir par un coup de couteau. Manda a été arrêté par la police, mais Leca a refusé de témoigner contre lui et il a été libéré. L’affrontement entre la bande de Charonne et celle de Popincourt s’est donc poursuivi durant plusieurs jours, dans différents quartiers de Paris, à coup de couteau, de hachette et de revolver. Manda a été de nouveau arrêté et envoyé en prison grâce au témoignage des parents de Leca.
Entre-temps, toute cette affaire avait attiré l’attention de la presse en plus de celui de la police.
Célébrité
En effet, en ce mois de janvier 1902, l’histoire a fait la une de la presse qui s’est indignée de la présence de ces bandes de voyous au milieu de Paris, de l’insécurité régnant en ville et de l’incapacité des autorités à y mettre fin. Un journaliste du Petit Journal écrivit ainsi : « Ce sont là des mœurs d’Apaches, du Far West, indignes de notre civilisation. Pendant une demi-heure, en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffée à la chien ! ».
Au-delà de l’indignation, le public s’est piqué d’intérêt pour Casque d’Or, la prostituée qui a suscité les passions et pour qui des dizaines d’hommes se sont battues dans la capitale. Amélie Élie a alors été sollicitée afin de poser pour des photographes et des peintres. Des cartes postales et des tableaux ont été faits à son effigie et des chansons ont été écrites pour narrer ses aventures. Elle a même engagé pour jouer son propre rôle au théâtre. Cela lui a permis de gagner de l’argent et de vivre confortablement avec Leca pendant un temps.
Mais même si Manda était emprisonné, les affrontements entre sa bande et celle de Leca se sont poursuivis et ce dernier a également été enfermé. En mai 1902, Manda et Leca ont été jugées et condamnées aux travaux forcés au bagne à Cayenne, en Guyane. Leca s’en est évadé en 1916 et n’a pas été retrouvé. Manda a été libéré en 1922, mais n’a pas été autorisé à revenir à Paris.
Personnage historique de Paris
Casque d’Or, quant à elle, s’est vue proposer de publier ses mémoires sous la forme d’un feuilleton dans les colonnes de la revue littéraire Fin de Siècle. Ce qu’elle fit durant l’été 1902. Le préfet de police lui a toutefois interdit de se produire de nouveau sur scène.
En 1917, elle s’est mariée avec un cordonnier dont elle a élevé les quatre neveux. Elle a tenu un commerce de bonneterie pendant un temps et en 1925 elle a repris la gestion de trois maisons closes située dans la rue des Rosiers. Elle est morte de la tuberculose en 1933.
Depuis, son histoire a fait l’objet de livres, de bandes dessinées et même d’un célèbre film de Jacques Becker sorti en 1952 et interprété par Simone Signoret. Un jardin du 20ème arrondissement de Paris porte son nom depuis 1972. Elle est ainsi devenue un personnage historique de Paris !
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Depuis 451, Geneviève est la sainte patronne de Paris selon l’Église Catholique et un personnage marquant de l’histoire de Paris.
Elle est née en 423, à une époque où Paris faisait partie de l’Empire romain d’Occident. Sa famille était riche et possédait de grandes terres. Son père, ancien officier, était également détenteur d’une charge de magistrat municipal à Paris. Elle a d’ailleurs hérité de cette charge quand celui-ci est mort.
Catholique, Geneviève faisait partie du groupe des « vierges consacrées », femmes qui dédiaient leurs vies à Dieu, en restant célibataire, et en menant une vie ascétique et de prière, mais qui vivait dans la ville sans rester cloitrées dans un monastère.
En 451, Attila le roi des Huns s’est rapproché de Paris en détruisant tout sur son passage. De nombreux Parisiens ont décidé de quitter la ville avec tous les biens qu’ils pouvaient emporter. Geneviève a alors tenté de les convaincre de ne pas fuir, affirmant que Paris resterait sure et que les villes dans lesquelles ils iraient se réfugier seront quant à elles détruites par Attila. Peu écouté, elle a néanmoins réuni un petit groupe de femmes les jours afin de jeûner, prier et demander à Dieu d’épargner Paris.
Finalement, Attila a contourné Paris et a ensuite été battu vers Châlons-sur-Marne. Les Parisiens ont alors développé l’idée que c’est grâce aux prières de Geneviève que Paris a évité la destruction. Geneviève a ainsi obtenu une nouvelle charge dans la gestion de la ville : celle de defensor civitatis, autrement dit, défenseur de la cité.
Quelques années plus tard, alors que la Paris était cette fois-ci assiégée par les Francs, Geneviève se serait de nouveau illustrée en organisant le ravitaillement de Paris. Elle a ensuite obtenu de leur roi — Childeric 1er — qu’il épargne Paris tout en continuant sa guerre contre le représentant de l’Empire romain en Gaule. Et quand Clovis, le nouveau roi des Francs, a fini par gagner cette guerre, Geneviève a négocié avec lui la reddition de Paris en échange en échange de sa conversion au christianisme.
Geneviève est morte en 512, à l’âge de 89 ans. Elle a été inhumée aux côtés de dans une basilique construite au sommet de l’actuelle montagne Sainte-Geneviève, à côté du Panthéon. Durant les siècles suivants, les Parisiens ont pris l’habitude de promener les reliques de Geneviève dans la ville en cas de péril (inondation, invasion, épidémie).
Sur le pont de la Tournelle, à côté de l’île de la Cité, on peut admirer une statue Sainte-Geneviève créée en 1928 par Paul Landowki, sculpteur auquel on doit également la fameuse statue du Christ Rédempteur à Rio de Jainero. Cette statue de Sainte Genevieve est tournée vers l’est parce que les troupes d’Attila venaient de cette direction. Elle protège un enfant représentant Paris et qui protège lui-même une nef, emblème historique de la capitale.
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Maryse Bastié est une pionnière de l’aviation et une personnalité liée à Paris. Elle repose au cimetière du Montparnasse depuis 1952.
Née à Limoges en 1953, Maryse Bastié est orpheline de père à l’âge de 11 ans. Elle devient ouvrière dans une usine de chaussures, se marie une première fois et a un fils qui meurt très jeune. Divorcée, elle se remarie avec le pilote Louis Bastié. Avec lui, elle se découvre une passion pour l’aviation, alors en plein développement.
Le 29 septembre 1925, elle obtient son brevet de pilote et deux mois plus tard, elle vole de Bordeaux à Paris. Malgré la mort de son mari l’année suivante, elle persévère et devient monitrice de pilotage. Installée à Paris, elle donne des baptêmes de l’air et fait de la publicité aérienne. Par la suite, elle fonde une véritable école de pilotage à Orly, dans la banlieue parisienne.
Dans les années 1930, elle établit surtout plusieurs records féminins. On peut par exemple citer le record de durée avec un vol de 37h55 en 1930. Ou encore un record de distance avec un vol de 2 976 km entre Paris et Uring en URSS, pour lequel elle reçoit la Légion d’honneur et le Harmon Trophy. En 1936, elle traverse également l’atlantique sud, du Sénégal au Brésil.
Maryse Bastié s’engage pour l’égalité des femmes à une époque à laquelle ces dernières n’ont pas les mêmes droits que les hommes. En 1934, elle milite ainsi pour que les femmes aient le droit de vote en France, en soutenant Louise Weiss qui se présentait alors aux élections législatives de 1936 dans le 5e arrondissement de Paris.
Dans un contexte de montée des tensions entre la France et l’Allemagne, elle milite également pour la création, en cas de guerre, d’une section féminine au sein de l’Armée de l’air. Sa proposition n’est pas retenue.
Toutefois, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle est recrutée avec le grade de sous-lieutenant pour convoyer des avions vers le front. Démobilisée après la rapide défaite française, elle s’engage alors dans la Croix-Rouge afin d’aider les prisonniers de guerre. Elle est alors blessée au bras par un soldat allemand, ce qui l’empêchera dès lors de piloter seule. À la libération de la France, elle est promue lieutenant. Elle continue ensuite d’exercer dans l’armée de l’air et finit avec le grade de capitaine, totalisant 3 000 heures de vol.
En 1951, elle meurt dans l’accident d’un prototype d’avion.
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