Vous souhaitez vous lancer dans une visite insolite de Paris car vous connaissez déjà les lieux les plus touristiques de la capitale ou parce que vous voulez vivre une expérience plus authentique? Dans cet article vous allez pouvoir découvrir 8 quartiers méconnus de Paris, où vous pourrez vous balader en toute sérénité, entre ruelles secrètes, canaux et atmosphères de village.
Et si vous souhaitez vous offrir une visite insolite de 5 quartiers-villages de Paris en une après-midi, sans vous fatiguer, au guidon d’une mobylette électrique, et accompagné par un historien … c’est ici !
Pourquoi ça vaut le détour ? Ce quartier pittoresque du 13ᵉ arrondissement évoque un village avec ses ruelles pavées, ses maisons basses et son ambiance bohème. C’est également un haut lieu du street art parisien.
Adresse : Quartier de la Butte aux Cailles, 75013 Paris
Métro : Ligne 6, station Corvisart
Bus : Lignes 57, 62, 67, arrêt Place d’Italie
La Butte-aux-Cailles tient son nom de Pierre Caille, un vigneron qui y a acheté un coteau planté de vignes au 16e siècle.
Dominant la Bièvre (une rivière aujourd’hui disparue), la Butte-aux-Cailles était couverte de vignes, de prairies et de moulins à vent qui produisaient de la farine pour Paris jusqu’au 18e siècle. On y trouvait aussi des carrières de pierre et de glaise.
Ce sont d’ailleurs ces carrières qui ont sauvé le quartier de la destruction lors des grands travaux haussmanniens du 19e siècle. En effet, il aurait coûté trop cher de remblayer le sous-sol de la butte et de le solidifier pour qu’il supporte les grands immeubles de style haussmanniens. La butte a ainsi pu conserver son caractère ancien, avec ses rues pavées et sinueuses.
Longtemps hors de Paris, la Butte-aux-Cailles a été annexée en 1860 et intégrée au 13e arrondissement. À la même époque, le quartier s’est industrialisé et s’est rempli d’ouvriers. Le quartier est resté populaire jusqu’en dans les années 1990
☕🍷 Le Merle Moqueur – 11 Rue de la Butte aux Cailles, 75013 Paris
Ce bistrot typiquement parisien est apprécié pour sa décoration vintage, ses banquettes rouges et ses petites tables en terrasse. Sa carte est simple mais bien exécutée (croque-monsieur, planches, vins). Son emplacement est parfait pour observer la vie de quartier.
🍽️Chez Gladines – 30 Rue des Cinq Diamants, 75013 Paris
Ce restaurant basque attire à la fois les locaux et les initiés pour ses assiettes copieuses (la salade basque ou les pommes de terre à la sauce au roquefort) et ses prix très abordables.
🍽️ L’Auberge de la Butte – 8 Rue de la Butte aux Cailles, 75013 Paris
Ce bistrot parisien typique offre une ambiance rustique et chaleureuse. On y trouve des classiques comme le confit de canard, la blanquette ou la bavette à l’échalote.
🍽️Chez Mamane – 27 Rue des Cinq Diamants, 75013 Paris
Ce resto tunisien est célèbre pour son couscous, généreux, parfumé et servi dans une ambiance détendue. Bon rapport qualité-prix top et accueil chaleureux, et plats faits maison.
Adresse : 5 Place Paul Verlaine, 75013 Paris
À proximité, le quartier asiatique de Paris offre une immersion culturelle dépaysante avec ses magasins et ses restaurants typiques chinois ou vietnamiens.
Pourquoi ça vaut le détour ? : Le quartier Montsouris est réputé pour son parc éponyme, véritable havre de paix, et la charmante rue Montsouris bordée de maisons pittoresques.
Adresse : Parc Montsouris, 2 Rue Gazan, 75014 Paris
RER : Ligne B, station Cité Universitaire
Tramway : Ligne T3a, arrêt Montsouris
Bus : Lignes 21, 67, arrêt Parc Montsouris
Le parc Montsouris a été conçu dans le cadre d’un projet voulu par Napoléon III et le préfet Haussmann destiné offrir à l’ensemble des Parisiens des poumons de verdure — sur le modèle de Londres — aux quatre points cardinaux de Paris : bois de Boulogne à l’ouest, parc des Buttes-Chaumont au nord, bois de Vincennes à l’est, et parc Montsouris au sud.
L’emménagement — à la manière des parcs de la fin du 19e siècle — essaye d’imiter la nature : paysage vallonné ; lac artificiel avec des canards et des oies ; cascades et grottes construites en béton armé, dont les parois imitent les rochers.
La rue du square Montsouris est un lotissement créé en 1922. On y trouve 60 maisons individuelles. La moitié a été bâtie par des particuliers, souvent dans un style Art nouveau et Art déco. Les autres, construites en briques, étaient à l’origine des HBM (ancêtre des HLM) construites pour des familles de classe moyenne de 4 à 7 personnes ou des mutilés de guerre dans un contexte de forte crise du logement à Paris.
☕🍷Le Pavillon Montsouris – 20 Rue Gazan, 75014 Paris
Ce café-restaurant est niché en bordure du parc Montsouris, dans un magnifique pavillon Belle Époque classé monument historique. C’est le spot parfait pour une pause avec vue sur les arbres et le lac.
☕🍷Café Chin Chin – 25 Avenue Reille, 75014 Paris
Petit café stylé et chaleureux, avec une déco vintage et une super ambiance de quartier. Ici, tout est fait maison, du carrot cake aux quiches.
🍽️ Il Farniente – 5 Rue Liard, 75014, 75014 Paris
Petit restaurant italien de quartier, où vous trouverez : des pizzas napolitaines généreuses, à la pâte aérée et aux ingrédients de qualité (mozzarella di bufala, tomate San Marzano…) ; une ambiance familiale et détendue ; une terrasse agréable, nichée dans une ruelle calme, parfaite après une balade dans le parc Montsouris.
🍽️ Les Saveurs du Sichuan – 34 Boulevard Saint-Jacques, , 75014 Paris
Restaurant chinois reconnu pour ses plats sichuanais généreux et épicés, comme le poulet au piment, les raviolis à la vapeur, ou le bœuf sauté aux légumes croquants.
Adresse : 1 Rue Émile Deutsch de la Meurthe, 75014 Paris
Après la visite du parc, explorez la Cité Universitaire Internationale, connue pour ses pavillons représentant différents pays, offrant une architecture éclectique et des expositions culturelles.
Pourquoi ça vaut le détour ? Ce quartier du 5ème arrondissement est connu pour ses ruelles pavées, ses petites maisons anciennes, son marché en plein air et ses commerces de bouche traditionnels. On y ressent encore l’âme d’un Paris d’autrefois, loin des grandes avenues haussmanniennes.
Adresse : 53 Rue Censier, 75005 Paris (puis remonter la rue Mouffetard vers la place de la Contrescape)
Métro : Ligne 7, station Censier-Daubenton
Bus : Lignes 47, N15, N22 , arrêt Censier-Daubenton
Le faubourg Saint-Médard, intégré à Paris en 1725, s’est formé autour d’une chapelle au 7e siècle. À l’origine rural et situé en dehors de Paris, le quartier était couvert de vignes et de champs.
Au 14e siècle, on y trouvait aussi des hôtels particuliers appartenant à des nobles parisiens qui venaient se reposer afin de fuir les bruits et la promiscuité de la capitale.
La rue centrale du faubourg Saint-Medard — la rue Mouffetard — remontait jusqu’à la porte Saint-Marcel qui permettait de franchir l’enceinte de Philippe Auguste qui a entouré Paris du 13e au 16e siècle. Et pour franchir cette porte, les marchands devaient payer une taxe pour les marchandises qu’ils transportaient.
La rue Mouffetard était donc remplie de transporteurs qui faisaient la queue pour entrer dans Paris ; de producteurs qui vendaient leurs marchandises avant d’avoir à payer une taxe pour la faire entrer dans Paris ; et de Parisiens qui venaient faire leurs achats parce que c’était moins cher qu’à Paris. Un peu plus haut, au niveau de l’actuelle place de la Contrescarpe, on trouvait aussi de nombreux commerces, restaurant et cabaret où les cochers, domestiques, porteurs de chaises et étudiants du Quartier latin venaient boire un verre puisque le vin et l’alcool y étaient moins chers qu’à l’intérieur de Paris.
L’enceinte de Philippe Auguste a été détruite au 16e siècle, mais le quartier a gardé sa dimension commerciale et sa concentration de débit de boissons
☕Dose – Dealer de Café – 14 Rue Mouffetard, 75005 Paris
Ce café est réputé pour son ambiance chaleureuse et son café de qualité, torréfié sur place. Les clients apprécient particulièrement l’accueil convivial et la terrasse agréable.
🍧Gelati d’Alberto – 45 Rue Mouffetard, 75005 Paris
Ce glacier artisanal est une institution du quartier. Connu pour ses glaces en forme de fleur, à l’italienne, il propose une grande variété de parfums originaux (rose, tiramisu, sésame noir…). Le rapport qualité-prix est excellent, et les glaces sont généreuses.
🍽️ Le Mouffetard – 116 Rue Mouffetard, 75005 Paris
Ce restaurant propose une cuisine française traditionnelle avec un excellent rapport qualité-prix. Les clients louent la qualité des plats et l’amabilité du personnel.
🍽️ Le Cèdre – 6 Rue Mouffetard, 75005 Paris
Considéré comme l’un des meilleurs restaurants libanais de Paris, Le Cèdre offre une cuisine savoureuse et authentique dans un cadre agréable.
🍽️ Au P’tit Grec – 68 Rue Mouffetard, 75005 Paris
Ce restaurant est célèbre pour ses délicieuses crêpes et galettes, très appréciées des habitants et des visiteurs.
Adresse : 2 Place de la Contrescarpe, 75005 Paris
Après avoir exploré la rue Mouffetard, vous pouvez :
Pourquoi ça vaut le détour ? S’étendant sur le 10ᵉ et le 11ᵉ arrondissements, le Canal Saint-Martin est un lieu emblématique où se mêlent histoire, culture et convivialité. Ses berges bordées d’arbres, ses passerelles romantiques et ses écluses en font un endroit idéal pour une promenade ou un pique-nique.
Adresse : Quai de Jemmapes, 75010 Paris
Métro : Ligne 11, station Goncourt
Le Canal Saint-Martin, long de 4,5 kilomètres, a été inauguré en 1825 sous le règne de Charles X. Il a été conçu par l’ingénieur Jean-Baptiste Barres, dans le but de faciliter le transport des marchandises. Son rôle initial était de permettre l’acheminement de produits comme le charbon et les céréales, en contournant la Seine souvent encombrée.
Avec le temps, le Canal Saint-Martin a perdu son rôle commercial au profit des voies ferrées et du transport routier, mais il est resté un élément central de l’urbanisme parisien.
Au 20e siècle, le canal est devenu un lieu de promenade et de loisirs, particulièrement apprécié des Parisiens pour ses quais ombragés et ses écluses pittoresques, entourés de cafés, restaurants et boutiques branchées.
🥞 Holybelly – 5 Rue Lucien Sampaix, 75010 Paris
Ce café-restaurant est réputé pour ses brunchs et petits dejeuners, ses pancakes moelleux, ses œufs parfaitement cuits et ses plats du jour savoureux.
☕🍷Chez Prune – 36 Rue Beaurepaire, 75010 Paris
Ce bar-restaurant est idéalement situé au bord du Canal Saint-Martin et est prisé pour sa terrasse. Les plats sont copieux, avec un bon rapport qualité-prix.
🎶 Point Éphémère – 200 Quai de Valmy, 75010 Paris
Cet espace artistique accueille des concerts, des expositions et des événements variés. Il est idéal pour profiter d’un verre en bord de canal.
Adresse : 116 Quai de Jemmapes, 75010 Paris
Le quartier du Marais, avec ses musées, galeries d’art et boutiques, est également accessible à pied.
Pourquoi ça vaut le détour ? Situé dans le 19ᵉ arrondissement, le quartier de la Mouzaïa est un véritable havre de paix. Ses ruelles pavées bordées de petites maisons colorées avec jardins offrent une atmosphère bucolique, loin de l’agitation parisienne.
Adresse : Quartier de la Mouzaïa, 75019 Paris
Métro : Ligne 7bis, station Danube
Bus : Lignes 75, arrêt Mouzaïa
Le nom de ce quartier provient de « Mouzaïa », un terme arabe signifiant « jardin », et faisant référence à l’époque où la zone était constituée de champs et de jardins.
La Cité de la Mouzaïa qui constitue le cœur du quartier a été construite dans les années 1920. Il s’agit d’un ensemble de petites maisons ouvrières, souvent avec des jardins, destinées à offrir un cadre de vie plus agréable et moins densément peuplé que les grandes bâtisses des quartiers voisins. Cette architecture unique, composée de petites maisons colorées avec des jardins fleuris, rappelle l’atmosphère d’un village, bien loin des grandes avenues parisiennes.
☕🍷 Le Jourdain – 101 Rue des Couronnes, 75019 Paris
Mi-bar à vin, mi-café branché, ce lieu cosy propose aussi des assiettes à partager. Idéal pour l’apéro ou un brunch.
☕🍷La Fontaine de Belleville – 31-33 Rue Juliette Dodu, 75019 Paris
Café rétro chic avec mobilier vintage et cafés de spécialité torréfiés localement. Ambiance jazz certains soirs
🍽️ Le Baratin – 3 Rue Jouye-Rouve, 75019 Paris
Cuisine française généreuse avec des produits frais et une belle sélection de vins naturels. Ambiance bistrot authentique.
🍽️ L’Escargot – 50 Rue de la Villette, 75019 Paris
Une brasserie typiquement parisienne. On y trouve de vrais escargots 🐌, mais aussi des plats de bistrot classiques très bien exécutés. Terrasse agréable, déco rétro, et bons plats copieux.
Adresse : 13 Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris
À proximité, le parc des Buttes-Chaumont offre un vaste espace vert avec des vues panoramiques sur Paris, des grottes et des cascades artificielles.
Pourquoi ça vaut le détour ? Nichée dans le 20ᵉ arrondissement, la Campagne à Paris est un lotissement pittoresque composé de charmantes maisons avec jardins fleuris. Ce quartier résidentiel offre une atmosphère paisible et dépaysante, rappelant les villages de province.
Adresse : Rue du Père Prosper Enfantin – Rue Irénée Blanc – Rue Mondonville – Rue Jules Siegfried – 75020 Paris
Métro : Ligne 3, station Porte de Bagnolet
Tramway : Ligne 3B, station Severine
Bus : Lignes 26, arrêt Porte de Bagnolet
Fondé en 1907 par le pasteur Sully Lombard sous forme d’une coopérative, le lotissement de la Campagne à Paris visait à offrir des logements pavillonnaires abordables aux classes moyennes. Construit sur une ancienne carrière de gypse, le quartier est inauguré en 1926.
Les rues pavées et les maisons individuelles confèrent à ce lieu un charme unique, préservé jusqu’à aujourd’hui.
Adresse : 2 Rue de la Py, 75020
Le cimetière du Père-Lachaise, célèbre pour ses nombreuses sépultures d’artistes et de personnalités historiques, se trouve à quelques pas et mérite une visite.
Pourquoi ça vaut le détour ? Perchée sur une colline du 19ᵉ arrondissement, la Butte Bergeyre est un quartier confidentiel offrant des vues imprenables sur Montmartre et le Sacré-Cœur. Ses ruelles calmes bordées de maisons avec jardins et vignes en font un lieu atypique et charmant.
Adresse : Butte Bergeyre, 75019 Paris
Métro : Ligne 7bis, station Buttes Chaumont
Bus : Lignes 26, arrêt Botzaris
La Butte Bergeyre, située dans le 19e arrondissement de Paris, est un petit quartier pittoresque qui se distingue par son caractère villageois et son calme. Ce quartier tire son nom de la butte sur laquelle il est construit, et « Bergeyre » provient probablement d’une ancienne famille qui possédait des terres dans la région. Au 19e siècle, cette butte était encore peu urbanisée, constituée principalement de vignes et de jardins, et faisait partie des zones périphériques de Paris.
L’urbanisation de la Butte Bergeyre a commencé à la fin du 19e siècle, mais elle reste longtemps à l’écart des grands projets haussmanniens. Ce n’est qu’au début du 20e siècle que des maisons de ville pittoresques, souvent de style Art Déco ou Art Nouveau, commencent à émerger.
Ce quartier a conservé un charme unique, avec ses rues étroites et sinueuses, souvent bordées de petites maisons colorées, offrant une vue imprenable sur Paris.
☕🍷Le Barbouquin – 12 Rue de la Butte Bergeyre, 75019 Paris
Ce café est apprécié pour son atmosphère conviviale et sa sélection de boissons.
☕🍷Café des Dames 2 Rue de la Butte Bergeyre, 75019 Paris
Ce café est reconnu pour son ambiance chaleureuse et son service de qualité.
🍽️ La Forge – 7 Rue de la Butte Bergeyre, 75019 Paris
Ce restaurant est réputé pour sa cuisine française traditionnelle et son service attentionné.
Adresse : 29 avenue Mathurin Moreau, 75019 Paris
À proximité, le parc des Buttes-Chaumont offre un vaste espace vert avec des vues panoramiques sur Paris, des grottes et des cascades artificielles.
Pourquoi ça vaut le détour ? Situé entre la Place de la Bastille et la Seine, le Port de l’Arsenal est un port de plaisance offrant une promenade paisible le long des quais, agrémentée de jardins fleuris et de vues pittoresques sur les bateaux amarrés.
Adresse : Port de l’Arsenal, 75012
Métro : Ligne 5, Quai de la Rapée
Bus : Lignes 24, 57, 63, 91, 61, Arrêt Pont d’Austerlitz – Quai De La Râpée
Le Port de l’Arsenal est un ancien bassin de navigation datant du 17e siècle, qui a joué un rôle clé dans l’histoire maritime de la capitale.
Il a été construit sous le règne de Louis XIV, entre 1660 et 1680, pour répondre aux besoins de la Marine royale. Il était servait à charger et décharger les marchandises transportées par la Seine, mais aussi à stocker et réparer les navires de guerre.
Au fil des siècles, le Port de l’Arsenal a perdu son rôle militaire et commercial pour devenir un simple bassin de plaisance. La zone environnante a été progressivement réaménagée au 19e et 20e siècles, notamment avec la construction du quai de l’Arsenal et la réhabilitation des entrepôts en espaces résidentiels et commerciaux.
Adresse : 21 boulevard Bourdon, 75004 Paris
À proximité, la Place de la Bastille offre un riche patrimoine historique, tandis que l’Opéra Bastille propose une programmation culturelle variée. Le quartier du Marais, avec ses ruelles pittoresques et ses boutiques tendance, est également accessible à pied.
Visiter Paris offre mille façons de se déplacer :
La mobylette électrique avec un guide historique, elle, combine le meilleur de tout : confort, liberté, découverte.
Au guidon de ce patrimoine vivant de l’histoire populaire de France :
– On se déplace sans effort, d’un monument à un autre et d’un quartier à un autre.
– On ne perd pas de temps dans les transports et on ne se perd pas dans la circulation parisienne grâce au guide qui a conçu un itinéraire passant par des rues calmes et peu fréquentées.
– On admire les monuments et on profite de l’ambiance des quartiers que l’on traverse.
– On découvre l’histoire de Paris grâce au guide et aux explications et anecdotes qu’il fournit.
Effectuer une visite de Paris en 1 jour peut sembler un défi tant la capitale regorge de trésors à découvrir. Ainsi, pour profiter pleinement de votre escapade, il est essentiel de se concentrer sur les incontournables et d’optimiser votre itinéraire.
Dans cet article, vous trouverez un parcours idéal pour explorer les sites emblématiques de la Ville Lumière en une journée.
Et si vous souhaitez voir toutes les splendeurs de Paris en une journée, sans vous fatiguer, au guidon d’une mobylette électrique, et accompagné par un historien … c’est ici !
Pourquoi ça vaut le détour ? Le Val-de-Grâce est un joyau architectural du XVIIᵉ siècle. Son style baroque italien, son dôme majestueux, et ses ornements interieurs sont impréssionants.
Adresse : 1 Place Alphonse Laveran, 75005 Paris
Stations les plus proches : Port-Royal (RER B) / Saint-Placide (Métro ligne 4)
L’église du Val-de-Grâce fait partie d’une ancienne Abbaye qui a été fondée par Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, pour y installer une communauté de religieuses bénédictines où elle venait régulièrement se retirer pour se ressourcer.
Le couple royal n’ayant pas donné naissance à un héritier après vingt de mariage, elle fait un jour une promesse : si Dieu lui accorde un fils, elle érigera un temple dédié à la Vierge Marie. En 1638, après la naissance de Louis XIV, elle lance la construction de l’édifice, dont son fils pose la première pierre en 1645.
L’église adopte un plan en croix latine et possède l’un des plus hauts dômes de Paris. Son intérieur, richement décoré, comprend une coupole peinte, une grande voûte et un baldaquin inspiré de Saint-Pierre de Rome. On y admire aussi des œuvres de Philippe de Champaigne.
Lors de la Révolution, l’abbaye est réquisitionnée et devient un hôpital militaire, fonction qu’elle remplit encore aujourd’hui.
L’église et le musée du Service de Santé des Armées sont ouverts au public les mardis, mercredis, samedis et dimanches de 12h à 18h. La dernière admission se fait une heure avant la fermeture.
Le tarif d’entrée est de 5 € pour le plein tarif et de 2,50 € pour les étudiants, familles nombreuses et jeunes de 6 à 18 ans. Les enfants de moins de 6 ans et les militaires bénéficient de la gratuité.
Il est recommandé de contacter le secrétariat du musée au +33 (0)1 40 51 51 92 pour toute information complémentaire.
Pourquoi ça vaut le détour ? : Le Panthéon est un monument néoclassique qui impressionne par son immense coupole, ses colonnades majestueuses et ses fresques retraçant l’histoire de la France. Mais le Panthéon, c’est surtout un sanctuaire dédié aux grandes figures françaises et à l’intérieur repose une soixantaine de personnalités qui ont marqué l’histoire. En prime, il offre un panorama exceptionnel sur Paris depuis son dôme !
Adresse : Place du Panthéon, 75005 Paris
Stations les plus proches : Cardinal Lemoine (Métro ligne 10) / Place Monge (Métro ligne 7) / Luxembourg (RER B)
Pour aller de l’église du Val-de-Grâce au Panthéon, vous avez plusieurs options :
🚶À pied (environ 15 minutes)
🚌En bus (environ 10 minutes + temps d’attente)
🚇En métro/RER (environ 10 minutes + temps d’attente)
Le Panthéon, chef-d’œuvre néoclassique du XVIIIe siècle, est à l’origine conçu comme une église dédiée à Sainte-Geneviève sur ordre de Louis XV.
Inspiré du Panthéon de Rome et du Tempietto de San Pietro in Montorio, il est conçu par Jacques-Germain Soufflot et achevé en 1790, mais il n’est jamais consacré en église.
En effet, avec la Révolution, la monarchie est renversée et la République confisque l’édifice et le transforme en mausolée pour les grandes figures françaises républicaines. Son architecture est alors modifiée : les clochers sont supprimés, les fenêtres obstruées et la croix retirée. Sur le fronton apparaît la devise « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Mirabeau est le premier à y entrer… et le premier à en sortir, après la découverte dans ses archives de la preuve du double-jeu qu’il menait entre les partisans de la République et ceux de la monarchie.
Aujourd’hui, 81 personnalités y reposent, dont Voltaire, Rousseau, Hugo, Zola et Marie Curie, première femme panthéonisée en 1995. Sur ces 81 figures, seules 5 sont des femmes, la dernière en date étant Simone Veil.
Le Panthéon est ouvert tous les jours de 10h à 18h30, avec une dernière admission 45 minutes avant la fermeture.
Le prix est de 13 € pour le tarif plein. L’entrée est gratuite pour les moins de 18 ans et les citoyens de l’UE de moins de 26 ans
Il est recommandé de réserver son billet en ligne pour éviter l’attente, surtout en haute saison. Vous pouvez acheter vos billets ici : Billetterie du Panthéon. Des visites guidées sont également proposées pour mieux comprendre l’histoire et l’architecture de ce monument emblématique
Pourquoi ça vaut le détour ? La Sorbonne est le symbole du savoir et de la culture française. Son architecture imposante, sa bibliothèque et sa cour d’honneur en font un site emblématique à visiter.
Adresse : 1 Rue Victor Cousin, 75005 Paris
Stations les plus proches : Métro ligne 10 : Cluny-La Sorbonne / RER B : Luxembourg (RER B)
Pour aller du Panthéon à la Sorbonne, vous avez plusieurs options :
🚶À pied (environ 8 minutes)
🚌En bus (environ 5 minutes + temps d’attente)
La Sorbonne abrite aujourd’hui une partie des activités de plusieurs universités parisiennes.
La plupart des bâtiments visibles ont été construits à la fin du XIXe siècle, sur un grand îlot entre les rues Saint-Jacques, Cujas, des Écoles et de la Sorbonne. La façade baroque de la chapelle Sainte-Ursule, construite au XVIIe siècle, appartient aussi à la Sorbonne. Elle a été commandée par le cardinal Richelieu, qui y repose dans un mausolée de marbre.
Créée en 1253 par Robert de Sorbon, la Sorbonne est nitialement une école de théologie ouverte aux étudiants pauvres. Très vite, elle devient un centre intellectuel majeur, attirant étudiants et savants de toute l’Europe. Au fil du temps, l’enseignement s’élargit aux lettres, droit, médecine et sciences, et l’université accueille la première imprimerie de France en 1471.
La Sorbonne est également le berceau de nombreux événements historiques, comme la fondation du Comité international olympique en 1894, et le lieu des émeutes étudiantes de mai 1968. Son histoire, marquée par l’autonomie universitaire et des conflits avec le pouvoir royal, en fait un symbole de la contestation et du savoir.
Des visites guidées du palais académique de la Sorbonne sont proposées pour des groupes de 10 à 30 personnes, d’une durée d’environ 1h30.
Vous pouvez réserver une visite guidée, accédez aux différents parcours et dates via le lien suivant : Visites guidées en Sorbonne. Pour les groupes ou les visites sur mesure, une demande peut être faite par mail à .
Pourquoi ça vaut le détour ? Située sur l’île de la Cité, Notre-Dame de Paris domine la Seine de toute sa splendeur. Ce chef-d’œuvre de l’architecture gothique est célèbre pour ses gargouilles, sa façade sculptée et ses vitraux sublimes.
Adresse : 6 Parvis Notre-Dame – Place Jean-Paul II, 75004 Paris
Stations les plus proches : Saint-Michel – Notre-Dame (RER B et C) / Cité (Métro ligne 4)
Pour aller de la Sorbonne à Notre-Dame de Paris, vous avez plusieurs options :
🚶À pied (environ 15 minutes)
🚌En bus (environ 8 minutes + temps d’attente)
🚇En métro (environ 5 minutes + temps d’attente)
La cathédrale Notre-Dame de Paris, située sur l’île de la Cité, est l’une des plus célèbres cathédrales gothiques. Sa construction débute en 1161 pour remplacer une cathédrale romane située au même emplacement et devenue trop petite pour accueillir une population parisienne croissante.
Les travaux durent deux siècles et voient l’adoption des principes de l’art gothique.
À partir du 17e siècle, Notre-Dame souffre d’un manque d’entretien, particulièrement après le transfert du gouvernement à Versailles sous Louis XIV. Elle est ensuite dégradée pendant la Révolution française et transformée en entrepôt.
C’est le roman de Victor Hugo, Notre-Dame de Paris (1831), qui ravive l’intérêt pour cet édifice au style gothique alors devenu désuet et tellement endomagée qu’il risque de s’écrouler. Des travaux de restauration, dirigés par Viollet-le-Duc, ont lieu entre 1844 et 1864.
Depuis sa réouverture le 7 décembre 2024, la cathédrale Notre-Dame est accessible au public.
Elle est ouverte tous les jours de 8h à 19h, et jusqu’à 22h le jeudi.
L’entrée est gratuite, mais il est possible de réserver un accès en ligne pour faciliter son entrée et minimiser le temps d’attente. Les réservations peuvent être effectuées sur le site officiel : Réserver une visite.
Pourquoi ça vaut le détour ? Nichée sur l’île de la Cité, la Place Dauphine est l’un des endroits les plus charmants et tranquilles de Paris. Avec ses façades élégantes et son atmosphère paisible, c’est un endroit parfait pour une promenade ou un café en terrasse.
Adresse : Place Dauphine, 75001 Paris
Stations les plus proches : Pont Neuf (Métro ligne 7) / Cité (Métro ligne 4)
Pour aller de Notre-Dame à la Place Dauphine, vous avez plusieurs options :
🚶À pied (environ 12 minutes)
🚌En bus (7 minutes + temps d’attente)
La Place Dauphine est aménagée à la fin du 16e siècle sur trois îlots rattachés à l’île de la Cité lors de la construction du Pont Neuf qui s’appuit sur l’île de la Cité pour joindre les deux rives de la Seine.
Après l’inauguration du pont, Henri IV décide d’utiliser le terrain gagné par le rattachement de ces trois îlots à l’île de la Cité pour de créer un lotissement de 32 maisons identiques, avec des arcades au rez-de-chaussée pour des boutiques. Les travaux sont achevés en 1611 et la place est inaugurée par Henri IV, qui la nomme en l’honneur de son fils, le futur Louis XIII.
Au fil des siècles, la place évolue : des bâtiments sont modifiés et démolis, notamment en 1874 par Viollet-le-Duc afin de dégager la façade du Palais de Justice.
Autrefois la place acceuillant des orfevres et des joaillier. Aujourd’huin, on y trouve des galeries d’art.
Pourquoi ça vaut le détour ? Le Pont Neuf enjambe la Seine entre l’île de la Cité et les rives droite et gauche de Paris. Il offre une vue imprenable sur la Seine et les monuments parisiens.
Adresse : Pont-Neuf, 75001 Paris
Stations les plus proches : Pont Neuf Métro ligne 7) / Cité (Métro ligne 4)
🚶À pied (environ 2 minutes – 150 m)
Marchez directement jusqu’au Pont Neuf, qui se trouve juste après la place.
Depuis la Place Dauphine, prenez l’avenue du Président Wilson en direction du Pont Neuf.
Le Pont Neuf, inauguré en 1607, est le plus ancien pont de Paris, bien que son nom suggère le contraire.
Il se distingue par sa conception innovante. En effet, c’est le premier pont en pierre de Paris, puisqu’avant les ponts étaient en bois. C’est aussi le premier pont parisien à offrir un trottoir, protégeant les piétons des saletés et des roues de calèches.
C’est également le premier pont a ne pas être recouvert de maisons. Initialement prévu pour supporter plusieurs immeubles, le pont n’acceuille finalement que des abris en pierre destinés à abriter des boutiques, comme des tondeurs de chiens, des bouquinistes ou des loueurs de parapluie. Au 19e siècle, ces abris sont détruits, et la dernière boutique disparaît vers 1854.
Pourquoi ça vaut le détour ? Le Louvre est le plus grand musée d’art au monde et abrite des œuvres emblématiques comme la Joconde de Léonard de Vinci, la Vénus de Milo ou encore le Radeau de la Méduse de Géricault. Il s’agit d’un incontournable pour les amateurs d’histoire et d’art.
Adresse : Rue de Rivoli, 75001 Paris
Station les plus proches : Palais Royal – Musée du Louvre (Métro ligne 1) / Pont Neuf (Métro ligne 7)
🚶♂️À pied (environ 15 minutes)
🚌En bus (environ 7 minutes + temps d’attente)
🚇 En métro (environ 5 minutes + temps d’attente)
À l’origine, le Louvre est un château fort construit par Philippe Auguste entre 1190 et 1202 pour protéger Paris. Il sert aussi de coffre-fort royal et de prison. L’origine de son nom est incertaine : certains y voient un lien avec un cours d’eau, d’autres avec le mot latin lupus, suggérant la présence de loups.
Au 14e siècle, Charles V en fait une résidence royale. Il y aménage des appartements, une bibliothèque et un jardin.
Au 16e siècle, François Ier fait raser le château et charge Pierre Lescot de bâtir un palais moderne inspiré de la Renaissance italienne. L’aile Lescot, qui en résulte, devient une référence de l’architecture française. Louis XIII poursuit les travaux avec la construction du pavillon de l’Horloge et d’une aile symétrique à celle de Lescot.
Sous la Révolution, apparait l’idée d’en faire un musée accessible à tous, et le Louvre ouvre ainsi ses portes en 1794. Napoléon enrichit ses collections de milliers d’œuvres, dont certaines sont restituées après sa chute.
Le musée du Louvre est ouvert tous les jours, sauf le mardi de 9h à 18h et de 9h à 21h les mercredis et vendredis. La dernière admission se fait une heure avant la fermeture et l’évacuation des salles commence 30 minutes avant la fermeture.
Le prix de l’entrée au plein tarif est de 17€. L’entrée est gratuite pour les moins de 18 ans et les résidents de l’UE de moins de 26 ans.
Il est fortement recommandé de réserver vos billets à l’avance pour éviter les files d’attente. Les billets peuvent être achetés en ligne via la billetterie officielle : Billetterie du Louvre.
Pourquoi ça vaut le détour ? Célèbre pour son obélisque égyptien et ses fontaines élégantes, cette place offre une perspective magnifique sur les Champs-Élysées, l’Arc de Triomphe et la Tour Eiffel.
Adresse : Place de la Concorde, 75008 Paris
Stations les plus proches : Concorde (Métro ligne 1, 8, 12)
🚶À pied (20 minutes)
🚇En métro (5 minutes + temps d’attente)
🚌 En bus (10-15 minutes + temps d’attente)
Inaugurée en 1793, la place de la Concorde a d’abord été créée pour accueillir une statue équestre de Louis XV. Elle portait alors le nom de place Louis XV.
Pendant la Révolution, la statue du roi est remplacée par une guillotine, et la place rebaptisée place de la Révolution. Entre 1792 et 1794, 1 110 condamnés y sont exécutés, dont Louis XVI, Marie-Antoinette, Danton et Robespierre. En 1795, après la fin de la Terreur, elle est renommée place de la Concorde, symbolisant la réconciliation nationale.
Au centre se dresse l’obélisque de Louxor, le plus vieux monument de Paris (13e siècle av. J.-C.). Haut de 22 mètres et pesant 220 tonnes, il provient du temple de Louxor en Égypte. Offert à la France en 1830 par le vice-roi Méhémet Ali, il met six ans à être transporté et installé.
Pourquoi ça vaut le détour ? Les Champs-Élysées s’étendent de la place de la Concorde à l’Arc de Triomphe. Surnommés la plus belle avenue du monde, les Champs-Élysées concentrent de nombreuses boutiques de luxe et sont le lieux de diverses célébrations nationales.
Adresse : Avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris
Station les plus proches : Franklin D. Roosevelt (Métro ligne 1, 9) / George V (Métro ligne 1)
🚶♂️ À pied (environ 15 minutes)
🚇 En métro (5 minutes + temps d’attente)
🚌 En bus (environ 10 minutes + temps d’attente)
L’avenue des Champs-Élysées relie la place de la Concorde à la place de l’Étoile, où se trouve l’Arc de Triomphe.
Son origine remonte au 17ᵉ siècle, sous Louis XIV et son conseiller Colbert. L’objectif est alors de créer un axe reliant le palais des Tuileries à Versailles. André Le Nôtre, jardinier du roi, aménage ainsi une large voie bordée d’ormes et de pelouses, prolongée ensuite jusqu’à l’actuelle place de l’Étoile.
D’abord appelée Grand Cours, elle prend officiellement le nom de Champs-Élysées en 1709. Longtemps mal fréquentée et insalubre, elle devient progressivement un lieu bourgeois au 18ᵉ siècle avec la couverture de l’égout à ciel ouvert qui la traversait et l’installation d’éclairages et de trottoirs.
À partir des années 1830, elle devient un centre du luxe parisien, accueillant restaurants et boutiques prestigieuses. Avec le développement de l’automobile au 20ᵉ siècle, elle devient aussi un haut lieu des concessionnaires.
Aujourd’hui, elle reste l’une des avenues les plus célèbres du monde.
Pourquoi ça vaut le détour ? Situé sur la place Charles de Gaulle, à l’extrémité des Champs-Élysées, l’Arc de Triomphe domine Paris de son imposante silhouette. Ce monument commémore les victoires de Napoléon et rend hommage aux soldats tombés pour la France. Il offre également une vue panoramique exceptionnelle sur la capitale.
Adresse : Place Charles de Gaulle, 75008 Paris
Stations les plus proches :Métro ligne 1, 2, 6 : Charles de Gaulle – Étoile / RER A : Charles de Gaulle – Étoile
🚶♂️À pied (environ 10-15 min) :
🚇En métro (5 min + temps d’attente) :
🚌En bus (5-10 min + temps d’attente) :
L’Arc de Triomphe est voulu par Napoléon Ier pour célébrer la victoire d’Austerlitz en 1805.
Conçu par l’architecte Jean-François Chalgrin, il s’inspire des arcs romains, notamment celui de Titus. Plusieurs projets extravagants sont proposés pour son sommet, mais il reste finalement vide.
Les travaux débutent en 1808, mais Napoléon ne voit jamais l’arc achevé. Il est inauguré en 1836 sous le Second Empire et dédié aux armées ayant combattu entre 1792 et 1815. Et Napoléon Ier ne passe finalement sous l’arc qu’en 1840, lors du transfert de ses cendres aux Invalides.
Haut de 49 m, large de 44 m et pesant 50 000 tonnes, il est décoré de sculptures représentant des batailles napoléoniennes et des figures allégoriques.
Depuis 1921, il abrite la tombe du Soldat inconnu, hommage aux morts de la Première Guerre mondiale. Une flamme éternelle, ravivée quotidiennement, symbolise leur mémoire.
Le monument est ouvert tous les jours de 10h à 23h.
Plein tarif : 13 € Gratuit pour les moins de 18 ans et les citoyens de l’UE de moins de 26 ans. Les billets peuvent être achetés en ligne ici : Billetterie Arc de Triomphe
Pourquoi ça vaut le détour ? Ces deux bâtiments se situent le long de l’avenue Winston Churchill, entre les Champs-Élysées et la Seine. Le Grand Palais est célèbre pour ses expositions et événements culturels, tandis que le Petit Palais abrite le Musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.
Adresse : Avenue Winston Churchill, 75008 Paris
Stations les plus proches : Champs-Élysées – Clemenceau (Métro ligne 1, 13)
🚶♂️ À pied (environ 20 minutes)
🚇 En métro (environ 10 minutes + temps d’attente)
Le Grand Palais, inauguré pour l’Exposition universelle de 1900, est un monument emblématique dédié aux arts et aux expositions. Conçu pour accueillir les grandes manifestations artistiques de Paris, il possède une immense nef de 240 mètres surmontée d’une verrière en acier, fer et verre culminant à 45 mètres. Cette structure laisse entrer la lumière naturelle, ce qui était essentielle à une époque où l’électricité n’était pas encore industrialisée.
Dès 1901, il accueille divers événements comme le concours hippique ou le Salon de l’Automobile. En 1937, son aile ouest devient le Palais de la Découverte, consacré aux sciences. À partir des années 1960, les grands salons commerciaux et artistiques déclinent au profit du parc des expositions de la Porte de Versailles.
En face du Grand Palais se trouve le Petit Palais, construit lui aussi pour l’Exposition universelle de 1900. Il abrite aujourd’hui le Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, exposant des œuvres allant de l’Antiquité au XIXe siècle. Vous y trouverez aussi un très beau jardin caché.
Le Petit Palais est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. L’entrée est gratuite pour tous.
Le Grand Palais propose des expositions temporaires, avec des tarifs variant selon l’événement. Infos et réservations ici : Billetterie Grand Palais
Pourquoi ça vaut le détour ? De par son architecture d’avant-garde et sa décoration baroque, il est le le pont le plus extravagant de tous les ponts parisiens. Sa situation géographique dans l’axe de l’esplanade des Invalides et du Grand Palais offre également à ceux qui le traverse dans un sens ou dans l’autre une magnifique perspective.
Adresse : Pont Alexandre III, 75008 Paris
Stations les plus proches : Invalides (Métro ligne 8, 13) / Invalides (RER C)
🚶À pied (environ 10 minutes – 750 m)
Le pont Alexandre 3 est construit pour symboliser l’amitié franco-russe, instaurée par un accord de coopération militaire signé en 1891 entre la France et l’Empire russe. Accord stipulant que les deux pays devaient se soutenir mutuellement s’ils étaient attaqués par un des pays de la Triple Alliance (dite aussi Triplice) : l’Empire allemand, l’Autriche-Hongrie et le royaume d’Italie.
La première pierre est posée par le tsar Nicolas II de Russie, l’impératrice Alexandra Fedorovna et le président Félix Faure en 1896. Le pont est appelé pont Alexandre III, en l’honneur du tsar qui a signé l’accord franco-russe en 1891.
Un soin tout particulier est apporté à sa décoration, car il devait être mis en avant lors de l’Exposition universelle de 1900. Ainsi, pas moins de 17 artistes parmi les plus réputés de l’époque travaillent sur son décor.
Pourquoi ça vaut le détour ? Ce monument emblématique de Paris abrite plusieurs trésors, dont le musée de l’Armée qui présente une riche collection d’objets militaires, d’armures et de souvenirs de guerres à travers les âges. Le site abrite également le tombeau de Napoléon Ier dans l’église du Dôme.
Adresse : 29 Rue de Grenelle, 75007 Paris
Stations les plus proches : Invalides (Ligne 8 et Ligne 13) / La Tour-Maubourg (Ligne 8)
🚶À pied (environ 15 minutes)
🚌En bus (5-10 min + temps d’attente) :
La construction de l’Hôtel des Invalides commence en 1670. Louis XIV souhaite y loger et y soigner les soldats invalides de ses armées.
L’édifice est totalement terminée en 1706. L’ensemble comprend un hospice, un hôpital, une manufacture et une église. Dès 1690, il loge 6000 invalides de guerre, qui doivent avoir servi 20 ans dans l’armée du roi.
Les soldats y vivent dans des dortoirs, tandis que les officiers bénéficient de chambres chauffées. L’infirmerie, de qualité remarquable pour l’époque, devient réputée, et une école de chirurgie y est créée.
Aujourd’hui, l’Hôtel des Invalides est en grande partie un musée, et seule une petite portion est encore dédiée aux bléssés de l’armée françaises.
Le Petit Palais est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. L’entrée est gratuite pour tous.
Le Grand Palais propose des expositions temporaires, avec des tarifs variant selon l’événement. Infos et réservations ici : Billetterie Grand Palais
Pourquoi ça vaut le détour ? Symbole universel de la France, la Tour Eiffel offre une vue panoramique incroyable sur la ville.
Adresse : Champ de Mars, 5 Avenue Anatole France, 75007 Paris
Stations les plus proches : Bir-Hakeim (Ligne 6) / Trocadéro (Lignes 6 et 9) / École Militaire (Ligne 8) / Champ de Mars – Tour Eiffel (RER C)
🚶 À pied (environ 20 minutes) :
🚇En métro (environ 15 minutes + temps d’attente) :
🚌En bus (environ 15-20 minutes + temps d’attente) :
Le projet de la tour Eiffel naît en 1884 dans l’esprit de deux ingénieurs de l’entreprise de Gustave Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier. Ils veulent présenter une tour de 300 mètres à l’Exposition universelle de 1889 à Paris, dépassant largement le record mondial de l’époque, l’obélisque de Washington (169 m).
D’abord sceptique, Eiffel rachète les plans et convainc le gouvernement de financer le projet. La construction débute en 1887 et mobilise 500 ouvriers pendant deux ans. Inaugurée en 1889, la « tour de 300 mètres » bat tous les records et reste la plus haute construction du monde jusqu’en 1930.
Prévue pour être démontée, elle est sauvée car Gustave Eiffel démontre qu’elle peut être utiles pour des expériences scientifiques, notamment en télégraphie sans fil. Critiquée à ses débuts, la tour devient finalement le symbole de Paris et le monument payant le plus visité au monde, avec 7 millions de visiteurs annuels.
La tour Eiffel est ouverte tous les jours de l’année, avec des horaires variant selon la saison. Généralement, elle accueille les visiteurs jusqu’à 23h, voire minuit durant les mois d’été.
Les tarifs des billets dépendent de l’age, de l’étage souhaitée et du mode d’ascension choisi. Ils varient entre 7 € et 37 €.
Il est recommandé de vérifier les horaires exacts et d’acheter vos billets à l’avance pour éviter les files d’attente sur le site officiel : Billetterie de la Tour Eiffel.
Visiter Paris offre mille façons de se déplacer :
La mobylette électrique avec un guide historique, elle, combine le meilleur de tout : confort, liberté, découverte.
Au guidon de ce patrimoine vivant de l’histoire populaire de France :
– On se déplace sans effort, d’un monument à un autre et d’un quartier à un autre.
– On ne perd pas de temps dans les transports et on ne se perd pas dans la circulation parisienne grâce au guide qui a conçu un itinéraire passant par des rues calmes et peu fréquentées.
– On admire les monuments et on profite de l’ambiance des quartiers que l’on traverse.
– On découvre l’histoire de Paris grâce au guide et aux explications et anecdotes qu’il fournit.
Découvrez l’histoire d’Au Lapin Agile, le cabaret situé sur la butte Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris.
Au 18ème siècle, le quartier de Montmartre se situe en dehors de Paris. Il se trouve au-delà du Mur des Fermiers généraux qui entoure la capitale et permet la perception d’un impôt sur les marchandises entrant dans la ville. Le vin y est donc moins cher qu’à Paris.
Pour cette raison, le bas de la colline de Montmartre voit apparaître de nombreux cabarets, comme le Moulin Rouge. Ces derniers attirent des clients parisiens ainsi qu’une population de marginaux, de souteneurs et de prostitués. Le village de Montmartre, situé sur le haut de la colline, en plus de son vin peu cher, offre également l’avantage de disposer de logements à bas prix. Il attire donc des personnes modestes dont les artistes, nombreux à venir s’y installer. Leur nombre devient considérable à partir de 1890.
C’est là, sur le haut de la colline de Montmartre, qu’est construite en 1795 une petite auberge. Elle est d’abord nommée Au rendez-vous des voleurs. En 1860, elle est transformée en cabaret. Elle prend ensuite le nom de Cabaret des Assassins. Et ce, parce que sont accrochées au mur des gravures représentant des assassins célèbres comme François Ravaillac (le tueur d’Henri IV) ou Jean-Baptiste Troppmann (qui a tué les huit membres d’une même famille en 1849).
Quelques années plus tard, en 1880, le propriétaire de ce cabaret demande à un caricaturiste qui fréquentait son établissement — André Gill — de lui dessiner une enseigne. Celui-ci lui peint un lapin vêtu d’un manteau vert, d’une écharpe rouge et d’une casquette qui s’échappe d’une casserole. Les clients surnomment alors le cabaret le Lapin à Gil en référence à cette nouvelle enseigne et à son auteur. Avec le temps, ce nom se transforme en Lapin agile.
Au début du 20ème siècle, le cabaret est racheté par Berthe Sébource et sa fille Marguerite Luc. Elles sont rejointes par Frédéric Gérard. Sous la direction de ce trio, l’établissement devient un lieu incontournable de la « bohème », mouvement littéraire et artistique qui se manifeste par un style de vie mêlant pauvreté, rejet de la domination bourgeoise et de la société industrielle, et recherche d’un idéal esthétique et politique. Au Lapin Agile, on retrouve ainsi l’écrivain Pierre Mac Orlan qui vient y chanter quelques chansons ou Guillaume Apollinaire qui y lit ses poèmes. Pablo Picasso vient également y peindre.
En 1910, le Lapin agile a aussi été le théâtre d’un célèbre canular artistique. En effet, cette année-là, l’un des clients réguliers de l’établissement, le journaliste et écrivain Roland Dorgelès, souhaite se moquer des critiques d’art. Pour cela, il emprunte l’âne du patron du cabaret. Il lui accroche au bout de la queue un pinceau avec de la peinture et le place devant une toile. Sous le contrôle d’un huissier, il donne des carottes à l’âne afin que celui-ci secoue sa queue et bouge le pinceau sur la toile.
Il signe l’œuvre Joachim-Raphaël Boronali. Il la présente ensuite à Paris, dans une grande exposition d’art réunissant de multiples artistes connus et inconnus. Le tableau nommé Et le soleil s’endormit sur l’Adriatique fait l’objet de différents articles, dont quelques-uns sont même élogieux !
Roland Dorgelès dévoile alors son canular dans les colonnes du journal L’Illustration. Il prouve ses dires grâce au constat de l’huissier et grâce à une photo où l’on voit l’âne appliquer de la couleur sur la toile. Dorgelès explique que le canular avait pour but de « montrer aux niais, aux incapables et aux vaniteux qui encombrent une grande partie du Salon des indépendants que l’œuvre d’un âne, brossée à grands coups de queue, n’est pas déplacée parmi leurs œuvres. »
Cet article sur l’histoire des cabarets de Paris et d’Au Lapin Agile vous a plu ? Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !
Alice Milliat est une une figure féminine de Paris et une militante du sport. Elle a dirigé le Fémina Sport situé dans le 14ème arrondissement de Paris et fondé la Fédération des sociétés féminines et sportives de France.
Alice Milliat nait le 5 mai 1884 à Nantes, en Loire-Atlantique, où ses parents tiennent une épicerie dans le centre-ville.
À 19 ans, elle part en Angleterre. Elle y occupe un emploi de préceptrice dans une famille aisée de Londres, avec laquelle elle voyage également aux États-Unis et en Scandinavie. Cette situation lui permet d’apprendre l’anglais et d’autres langues, mais aussi de commencer à pratiquer un sport, puisque cela est alors à la mode au sein des classes aisées anglaises. Elle apprécie tout particulièrement le football et l’aviron. Enfin, elle découvre avec intérêt la lutte des suffragettes anglaises pour l’égalité et le droit des femmes.
En 1907, elle rentre à Nantes. Son mari, rencontré à Londres, décède la même année. Veuve et indépendante, Alice Milliat part alors pour Paris et y travaille comme sténographe-interprète.
Maryse Bastié devient membre du Fémina Sport, un des premiers clubs sportifs féminins français, fondé en 1911.
Le club est basé dans le stade Elisabeth situé dans le 14ème arrondissement de Paris. Il attire plutôt les jeunes sportives de condition modeste, issues des nouvelles classes urbaines, mais se cantonne alors aux disciplines traditionnellement réservées aux jeunes filles — des cours de gymnastiques rythmiques et dansées — là ou d’autres clubs féminins plus progressistes autorisent déjà le football.
Les athlètes du Femina Sport en 1920
Alice Milliat devient présidente du Femina sport en 1915. C’est peut-être sous son influence que le club commence à proposer d’autres sports : athlétisme et basket-ball d’abord ; puis football ; et même rugby, selon les règles de la barette mises en place par Marie Houdré.
Elle poursuit également la pratique de l’aviron à haut niveau et remporte en 1922 le trophée « Audax-rameur » pour avoir parcouru 80 kilomètres sur la Seine en moins de 12 heures.
En 1917, Alice Milliat organise le premier championnat d’athlétisme pour femmes et crée la Fédération des sociétés féminines et sportives de France (FSFSF) deux ans plus tard. En 1922, cette fédération organise dans le stade Pershing à Paris les premiers Jeux olympiques féminins. Et cela, en réponse à la décision de Pierre de Coubertin et du CIO de faire de leurs Jeux olympiques une compétition réservée aux hommes dans laquelle les femmes ne sont autorisées qu’à jouer au golf, au tennis, au tir à l’arc … et à remettre les médailles dans les autres disciplines.
Les jeux mis en place par Alice Milliat sont un succès, néanmoins Pierre de Coubertin reste inflexible. Aussi, entre 1924 et 1934, elle en organise cinq autres éditions, renommées Jeux mondiaux féminins après que le CIO ait fait interdire l’utilisation du mot «olympique» en invoquant un plagiat. En 1934, à Londres, Alice Milliat finit par attirer plus de 6 000 spectateurs par jours.
Durant les jeux olympiques féminins à Paris en 1922
Face à ce succès grandissant qui risque de faire de l’ombre aux Jeux olympiques, le CIO accepte d’ouvrir aux femmes des disciplines supplémentaires, et notamment en athlétisme, à partir des JO de1928 à Amsterdam. Alice Milliat est même conviée à participer au jury.
La question de la dilution des Jeux mondiaux féminins au sein des JO fait alors débat au sein de la FSFI, mais Alice Milliat encourage l’organisation à les maintenir afin de continuer à faire pression sur le CIO. D’ailleurs, lorsque la FSFI commence à décliner, notamment en raison de la crise économique des années 1930 qui réduit les subventions dont elle bénéficie, le CIO réduit la participation féminine aux JO. Et Alice Milliat n’y est plus invitée.
Fatiguée et attaquée dans la presse, Alice Milliat finit par quitter ses fonctions de présidente de la FSI, qui ne lui survit pas et disparaît en 1938. Alice Milliat reprend alors un travail d’interprète et de traductrice et meurt dans l’anonymat le 19 mai 1957.
Cet article vous a plu ? Découvrez une autre figure féminine de Paris sur le site ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !
Amélie Élie — surnommée Casque d’Or — était une prostituée parisienne. Elle a été rendue célèbre par la presse en raison de son implication dans un affrontement entre deux bandes de voyous en 1902 et elle a finie par devenir un personnage historique de Paris !
Prostitution
Amélie Élie est née en 1870 à Orléans, puis a rapidement déménagé à Paris avec ses parents. Elle a ainsi grandi dans une petite chambre de l’impasse des Trois-sœurs, près de la rue Popincourt, dans le 11ème arrondissement. Ce quartier était insalubre. On y trouvait essentiellement des ouvriers, des chiffonniers et des marginaux. L’espérance de vie enfants y était sept fois inférieures à celle des beaux quartiers de la capitale. Et une fille sur dix finissait par s’y prostituer.
La rue Popincourt vers 1900
À quatorze ans, Amélie Élie a perdu sa mère et s’est retrouvée à la rue. Elle a alors été recueillie par une péripatéticienne qui se faisait appeler « Hélène de Courtille » et qui vivait dans le quartier de Belleville, dans le 20ème arrondissement. Cette dernière l’a alors mise sur le trottoir afin qu’elle se prostitue elle aussi. C’est à cette époque qu’Amélie Élie a pris le surnom de Casque d’Or en raison de sa chevelure blonde coiffée de façon à ressembler à un casque.
Casque d’Or à trente ans (photographies datant de 1902)
Triangle amoureux et bagarres entre bandes
Après avoir fui un autre proxénète sous la coupe duquel elle était tombée, Casque d’Or, alors âgée de dix-neuf ans, est tombé amoureuse de Joseph Pleigneur, dit Manda. Ce dernier, âgé de vingt-deux, était le chef d’une bande du quartier de Charonne et il était notamment connu pour ses compétences dans la fabrication d’outils de cambrioleur, comme de fausses clefs ou encore des pinces coupantes.
Amélie Élie a continué de se prostituer et Manda était souvent absent. C’est ainsi qu’en 1902 elle a rencontré un certain Dominique Leca, ancien militaire et chef d’une autre bande située dans le quartier de Popincourt, le quartier où elle avait grandi.
Manda et Leca photographiés lors de leur arrestation en 1902
Manda n’a pas accepté que Casque d’Or le quitte et — accompagné de sa bande — il s’en est alors pris à Leca qui a fini par recevoir par un coup de couteau. Manda a été arrêté par la police, mais Leca a refusé de témoigner contre lui et il a été libéré. L’affrontement entre la bande de Charonne et celle de Popincourt s’est donc poursuivi durant plusieurs jours, dans différents quartiers de Paris, à coup de couteau, de hachette et de revolver. Manda a été de nouveau arrêté et envoyé en prison grâce au témoignage des parents de Leca.
Entre-temps, toute cette affaire avait attiré l’attention de la presse en plus de celui de la police.
Casque d’Or et deux acteurs rejouant l’affrontement de Manda et Leca dans un théâtre en 1902
Célébrité
En effet, en ce mois de janvier 1902, l’histoire a fait la une de la presse qui s’est indignée de la présence de ces bandes de voyous au milieu de Paris, de l’insécurité régnant en ville et de l’incapacité des autorités à y mettre fin. Un journaliste du Petit Journal écrivit ainsi : « Ce sont là des mœurs d’Apaches, du Far West, indignes de notre civilisation. Pendant une demi-heure, en plein Paris, en plein après-midi, deux bandes rivales se sont battues pour une fille des fortifs, une blonde au haut chignon, coiffée à la chien ! ».
Au-delà de l’indignation, le public s’est piqué d’intérêt pour Casque d’Or, la prostituée qui a suscité les passions et pour qui des dizaines d’hommes se sont battues dans la capitale. Amélie Élie a alors été sollicitée afin de poser pour des photographes et des peintres. Des cartes postales et des tableaux ont été faits à son effigie et des chansons ont été écrites pour narrer ses aventures. Elle a même engagé pour jouer son propre rôle au théâtre. Cela lui a permis de gagner de l’argent et de vivre confortablement avec Leca pendant un temps.
Casque d’Or posant devant le peintre Albert Depré vers 1902
Mais même si Manda était emprisonné, les affrontements entre sa bande et celle de Leca se sont poursuivis et ce dernier a également été enfermé. En mai 1902, Manda et Leca ont été jugées et condamnées aux travaux forcés au bagne à Cayenne, en Guyane. Leca s’en est évadé en 1916 et n’a pas été retrouvé. Manda a été libéré en 1922, mais n’a pas été autorisé à revenir à Paris.
Personnage historique de Paris
Casque d’Or, quant à elle, s’est vue proposer de publier ses mémoires sous la forme d’un feuilleton dans les colonnes de la revue littéraire Fin de Siècle. Ce qu’elle fit durant l’été 1902. Le préfet de police lui a toutefois interdit de se produire de nouveau sur scène.
En 1917, elle s’est mariée avec un cordonnier dont elle a élevé les quatre neveux. Elle a tenu un commerce de bonneterie pendant un temps et en 1925 elle a repris la gestion de trois maisons closes située dans la rue des Rosiers. Elle est morte de la tuberculose en 1933.
Depuis, son histoire a fait l’objet de livres, de bandes dessinées et même d’un célèbre film de Jacques Becker sorti en 1952 et interprété par Simone Signoret. Un jardin du 20ème arrondissement de Paris porte son nom depuis 1972. Elle est ainsi devenue un personnage historique de Paris !
Affiches du films « Casque d’Or » de Jacques Becker
Cet article vous a plu ? Découvrez un autre personnage historique de Paris sur le site ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !
Ce personnage historique a été maire de Paris en 1879. Il est le premier métis et le dernier en date à avoir occupé ce poste.
Un metisse issu de la bourgoisie cubaine
Severiano de Heredia est né à Cuba, le 8 novembre 1836, à une époque où l’île était encore une colonie espagnole pratiquant l’esclavage. Inscrit sur les registres de naissance en tant que « mulâtre, né libre », Severiano de Heredia était l’enfant de deux « gens de couleur libres », autrement dit des Noirs ou des Métis, mais non esclaves. Il était également le filleul d’un avocat et propriétaire d’une grande plantation possédant des esclaves. Il a donc grandi dans une famille aisée.
La récolte dans une plantation de canne à sucre à Cuba au 19eme siècle
À l’âge de 10 ans, son parrain l’a envoyé à Paris accompagné de sa marraine d’origine française. Et cela, afin de l’éloigner des troubles qui agitaient alors Cuba et qu’il reçoive la meilleure éducation possible. Il a donc fait ses études à Paris dans le lycée Louis-le-Grand, réservé aux élites, et a fini par y recevoir le grand prix d’honneur en 1855.
Passionné de littérature, il a commencé à écrire des nouvelles et des poèmes, puis s’est lancé dans une carrière de journaliste et de critique, en travaillant au sein de journaux comme La Tribune française, politique et littéraire, au sein duquel ont également œuvré Émile Zola et Luc Ferry.
En 1868, il a épousé une Française – Henriette Hanaire – dont il a deux fils. En 1870, il a obtenu la naturalisation française.
Conseiller municipal, député, puis ministre
Parallèlement, il s’est lancé dans une carrière politique. Il a pris position en faveur de l’indépendance cubaine. En 1866, il a rejoint la Franc-maçonnerie en adhérant à « L’Étoile Polaire » du Grand-Orient de France. Il s’est ensuite engagé dans le camp républicain, tendance radicale.
De 1973 à 1881, il a été plusieurs fois élu au conseil municipal de Paris pour le quartier des Ternes, dans le 17eme arrondissement. Et en 1879, il est même devenu président du conseil municipal de Paris. Cela lui vaut aujourd’hui d’être désigné comme le « premier maire noir de Paris ». Toutefois, ce poste était honorifique, limité à un an, et ne permettait pas d’accéder aux mêmes pouvoirs que ceux du maire actuel. Lors de ce passage parmi les élus parisiens, Severiano de Heredia a défendu différentes mesures sociales comme la création de coopératives ouvrières et la mise en place de bibliothèques municipales.
Une séance du conseil municipal de Paris en 1889 (Dessin de M. Gérardin et M. Julien Tinayre)
Il a ensuite poursuivi sa carrière à l’Assemblée nationale où il a été élu député en 1881 et 1889. Là, il a pris position en faveur de la laïcisation des hôpitaux et des cimetières, de la légalisation du divorce, des sociétés de secours mutuel ou encore de la limitation de la journée de travail à 10 heures pour les enfants de moins de douze ans.
Enfin, il a été ministre des Travaux publics durant six mois en 1887. À ce titre, il a par exemple travaillé sur les différents projets du futur métro parisien dont la première ligne sera inaugurée en 1900.
Photographie et caricature de Severiano de Heredia à la l’époque de son mandat de député
Déclin
Par la suite, sa carrière a néanmoins périclité et il a perdu aux élections législatives de 1889 et 1893. L’une des raisons expliquant de son déclin serait à chercher du côté de l’expansion de l’empire colonial français, qui était alors justifié par le devoir de « civiliser » les populations indigènes. Projet colonial qui se manifestait dans Paris par l’organisation de zoos humains mettant en scène des hommes, des femmes et des enfants non européens venant des colonies.
En effet, dans ce contexte, la présence de Severiano de Heredia parmi les élites françaises devenait gênante pour les partisans du projet colonial français, car elle contredisait la nécessité de « civiliser » les Noirs. À cette époque, le racisme s’est développé et Severiano de Heredia a ainsi été surnommé par certains « le ministre chocolat », « le nègre du ministre » ou encore le « nègre roublard aux grosses lippes ».
À noter que malgré cela, Severiano de Heredia ne s’est pas opposé à la colonisation. En tant que député, il a par exemple voté en faveur de la deuxième expédition militaire du Tonkin visant l’expansion coloniale française en Asie du Sud-Est. Du reste, après avoir hérité de la plantation cubaine de son parrain, il a lui-même été propriétaire d’esclave.
Campagne du Tonkin. Le commandant Riviere entre dans Nam Dinh (dessin Dick de Lonlay datant de 1888)
Après 1893, il s’est retiré de la vie politique et s’est consacré à l’histoire de la littérature. Il est mort le 9 février 1901 d’une méningite à son domicile de la rue de Courcelles à Paris. Il est enterré au cimetière des Batignolles. En 2013, une voie du 17e arrondissement a été rebaptisée avec le nom de ce personnage historique de Paris.
Cet article vous a plu ? Découvrez un autre personnage historique de Paris sur le site ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !
En savoir plus : Paul Estrade, Severiano de Heredia. Ce mulâtre cubain que Paris fit « maire » et la République, ministre, Paris, Les Indes Savantes, 2011, 166 p.
Le climat parisien est de type océanique. Les hivers y sont donc doux avec une température moyenne tournant autour des 5° Celsius. La capitale a néanmoins connu quelques hivers exceptionnels. Cela a été le cas de celui de 1879 qui a été si rude qu’on le peut le classer parmi les rares catastrophes naturelles qui ont touché Paris.
Accumulation de neige
Au début du mois de décembre 1879, la neige a recouvert Paris. La quantité était si importante et les températures si basses qu’elle y est restée plusieurs semaines.
Paris n’était pas préparé et le déblaiement s’est avéré extrêmement difficile, voire impossible. Le service de la voie publique de la ville a mobilisé environ 20 000 ouvriers, 3000 charrettes et 5000 chevaux. Cela n’étant pas suffisant, elle a dû réquisitionner les commerçants, les artisans et les maraîchers disposant de charrettes et de chevaux. Le 11 décembre se sont ainsi 40 000 véhicules et 11 000 chevaux qui ont été employés pour dégager la neige des grands axes.
Encore fallait-il savoir ou mettre les tonnes de neige ainsi dégagée. Les décharges publiques ont vite été remplies. Il a alors été décidé de jeter la neige dans Seine, mais le fleuve a gelé et la neige accumulée a fini par atteindre le haut des ponts.
« Vue de toits (Effet de neige) » (peinture de Gustave Caillebotte datant de 1879)
L’accumulation de neige sur les toits a également causé des problèmes, car toutes les constructions n’étaient pas assez solides pour en supporter le poids. Or la mairie a interdit aux Parisiens de déblayer leurs toits, afin d’éviter que la neige tombe dans la rue et s’ajoute à celle qu’elle n’arrivait pas à enlever. Des constructions se sont donc écroulées.
Le marché Saint Martin, situé dans le 10e arrondissement, était fait de pierre et de poutres métalliques et paraissait solide. Le 9 décembre 1879, vers 21h45, il s’est affaissé sous le poids de la neige dans un fracas assourdissant. Le marché étant vide à cette heure tardive, il n’y’a pas eu de victime.
Ralentissement des transports terrestres et fluviaux
La neige a considérablement ralenti les déplacements dans la région parisienne. Les lignes de train se sont arrêtées. Les tramways et les omnibus tractés par des chevaux ont été confrontés à des accidents très fréquents, car les animaux dérapaient sur la chaussée. Certains Parisiens ont donc eu l’idée de fabriquer des traîneaux pour remplacer les fiacres. On a ainsi compté sur les Champs-Élysées, jusqu’à un traîneau pour cinq carrosses durant cet hiver 1879 !
De même, la Seine étant gelée sur 40 centimètres d’épaisseur, la circulation des bateaux y est devenue impossible. La glace a endommagé les coques des navires, même si les mariniers tentaient de la briser au fur et à mesure qu’elle se formait autour de leurs bateaux.
Les Parisiens ont alors commencé à se promener à pied sur la Seine et à y faire du patin. La nuit de Noël 1879, une balade au flambeau y a même été organisée, entre le pont de la Concorde et le Pont-Neuf.
Début janvier 1880, la glace a fondu brusquement à la faveur d’un réchauffement de la température. Le courant a été très fort et les morceaux de glace et les déchets de bois ont endommagé différents ponts de Paris, brisant même la passerelle des Invalides.
La Seine a ensuite gelé de nouveau, perdant son aspect lisse et devenant impraticable même à pied ou en patin.
Toutes ces difficultés de transport ont fini par impacter l’approvisionnement de la ville. Les Parisiens n’ont pas connu la famine durant l’hiver, mais certaines marchandises, comme le charbon, ont manqué.
Immobilisation des machines par le gel
Durant cet hiver 1879, la température est descendue jusqu’à -23 degrés. Ce froid sibérien a causé des problèmes en gelant de nombreux mécanismes.
Des canalisations d’eau ont gelé et se sont brisées. Le gaz a dû être coupé, car les compteurs étaient pris par le givre. Le Musée du Louvre a ainsi dû fermer ses portes, car le chauffage n’y fonctionnait plus.
De même, des usines ont été mises à l’arrêt puisque les machines étaient grippées par le froid. Des milliers d’ouvriers parisiens se sont donc retrouvés au chômage technique. Une chaudronnerie industrielle située dans la rue Vicq d’Azir, entre le canal Saint Martin et le parc des Buttes Chaumont, a même été détruite. Le gel a bloqué un circuit d’évacuation d’une machine à vapeur qui s’y trouvait. La pression s’y est donc accumulée et tout a explosé. Le plafond de l’usine s’est écroulé et les flammes se sont propagées. Six ouvriers ont été tués et quatre autres blessés.
Une chaudronnerie parisienne en 1909
Premier salage des rues parisiennes
Si le déblayage de la neige n’a pas été efficace, cet hiver 1879 a néanmoins été l’occasion de mettre en place un nouveau procédé à Paris : le salage des rues. Après un essai fructueux sur le boulevard de Clichy, 20 000 kilos de sel ont été rependus sur les rails des tramways permettant ainsi de les faire repartir. Quelques grands axes ont ensuite bénéficié de ce traitement. Après l’hiver 1879, Paris a donc décidé de commander avant chaque saison hivernale 4 000 tonnes de sel réparties dans une dizaine de dépôts municipaux. Le chasse-neige a même fait son apparition quelques années plus tard, en 1881.
Cet article vous a plu ? Découvrez l’histoire d’autres catastrophes naturelles qui ont touché Paris ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !
Paris a connu quelques catastrophes naturelles dans son histoire. À ce titre, on peut évoquer le grand hiver de 1879… ou encore la crue de 1910 durant laquelle une partie de Paris a été submergée par les eaux.
Manque d’anticipation malgré des signes avant-coureurs
En 1909, Paris a connu un été très pluvieux et d’abondantes précipitations à l’automne qui ont saturé les sols d’eau. La région a ensuite été frappée par un début d’hiver très froid qui a gelé les sols et qui les a rendus encore plus difficilement pénétrables par la pluie. Or à la mi-janvier d’importants orages se sont de nouveau abattus sur la région parisienne. Les sols étant déjà gorgés d’eau et impénétrables, l’eau a ruisselé jusqu’aux affluents de la Seine et provoqué leurs crues.
Rapidement, des communes de la banlieue de l’Est parisien ont commencé à être inondées, mais personne à Paris n’a semblé prendre la mesure de ce qu’il risquait de se passer et rien n’a été préparé pour faire face à la crue dans la capitale.
Le Champ-de-Mars durant l’exposition universelle de Paris, en 1900
Peut-être que ce manque d’anticipation a été causé par un sentiment d’invulnérabilité et une confiance trop forte des Parisiens dans leur ville. En effet, celle-ci s’était modernisée à la faveur de la révolution industrielle ; l’électricité, le métro et les véhicules à moteur s’y étaient développés ; et elle connaissait un rayonnement international depuis l’exposition universelle de 1900.
Quoi qu’il en soit, le 20 janvier 1910, ce qui a été appelé la « semaine terrible » a commencé pour Paris.
Montée du niveau de la Seine
Dès le 20 janvier, le Zouave du pont de l’Alma avait déjà les pieds dans l’eau. Cette statue de Georges Diebolt, inaugurée en 1856, représente un des soldats de la guerre de Crimée. Elle fait office de repère de la montée des eaux de la Seine. Lorsque ses pieds sont sous l’eau, cela signifie que le niveau de la Seine se trouve à 3,80 mètres de hauteur d’eau au-dessus de la normale. Le jour même, la navigation sur la Seine a donc été arrêtée, car il n’y a plus assez de place pour passer sous les ponts. Du reste, les berges étaient inondées.
Le 28 janvier, à l’apogée de la crue, l’eau a atteint les épaules du Zouave du pont de l’Alma. Le niveau de Seine a ainsi fini par atteindre les 8,62 mètres au-dessus de la normale.
Paris sous l’eau
Entre-temps, dès le 21 janvier, les eaux de la Seine se sont diffusées par infiltration dans tous les réseaux souterrains de la ville (égout, distribution d’eau, téléphone, métro…). L’eau ressortait dans la ville par les bouches d’égout et les sorties du métro… précédées par des nuées de rats qui vivaient dans les égouts et qui fuyaient la montée des eaux.
12 arrondissements de Paris et 40 kilomètres de rues ont ainsi été inondés, soit 720 hectares au total.
Les zones autour de la Seine ont été les plus touchées, en particulier celles qui correspondaient au lit du fleuve à l’époque néolithique puis à des marécages progressivement asséchés à partir du Moyen Âge, comme le quartier du Marais qui a donc été totalement submergé.
Or, ces espaces autour de la Seine ont toujours concentré les fonctions politiques et culturelles de Paris et de la France. Les lieux de prise de décision ont donc été largement désorganisés par la crue. De nombreuses archives importantes ont été perdues, comme celles du Palais de Justice sur l’île de la Cité. Des musées importants ont aussi été endommagés, même si les tableaux conservés dans les sous-sols du Louvre ont été sauvés in extremis.
Au final, ce sont 20 000 immeubles qui ont été touchés et plus de 200 000 Parisiens (sur 3 millions) qui se sont retrouvés sans logement. Certains se sont réfugiés chez leurs voisins à l’étage supérieur ou dans leurs familles. D’autres ont été hébergés dans des gymnases comme celui de la rue Saint-Lambert.
Le gymnase de la rue Saint Lambert en janvier 1910
Dès le 22 janvier, le gouvernement a débloqué 2 millions de francs-or, puis 20 millions en plus le 11 février pour dédommager les victimes de cette catastrophe naturelle.
Paris à l’arrêt
Les rues se sont transformées en canaux semblables à ceux de Venise, et la circulation en tramway, en voiture ou à pied est devenue impossible. Du reste, la moitié du réseau métropolitain existant à l’époque a été inondée, toutes comme les Gares d’Orsay, d’Austerlitz et de Saint-Lazare.
Le 22 janvier, le gouvernement a donc envoyé l’armée pour installer des planches de bois au niveau des habitations les plus proches de la Seine. D’autres Parisiens ont eu recours à des chevaux quand le niveau de l’eau n’était pas trop haut ou bien à des barques.
Avec la montée des eaux, les installations électriques et téléphoniques sont tombées en panne dans tout Paris. L’usine de la Société Urbaine d’Air Comprimé située dans le 13e arrondissement a également été arrêtée. Or, l’air comprimé alimentait à l’époque les horloges publiques, les ascenseurs, les pompes à eau, et de nombreuses machines dans les usines. Enfin, les stocks de charbon n’ayant pas été mis à l’abri, une grande partie était détrempée et inutilisable. Sans électricité, sans air comprimé et sans charbon, toute l’industrie du bassin parisien a donc été immobilisée.
Ce n’est pas tout. Les usines d’épuration située au bord de la Seine sont devenues inaccessibles et l’eau potable a manqué dans certains quartiers de Paris. Les égouts ont débordé et ont reflué dans les rues et dans la Seine.
De même, des dizaines de milliers de fosses septiques dans les sous-sols qui n’étaient pas raccordés aux collecteurs municipaux ont été inondées.
Les incinérateurs de déchets ont subi le même sort que les usines d’épuration, et comme les bateaux qui évacuaient hors de Paris les ordures ne pouvaient plus passer sous les ponts, les déchets ont commencé à s’amonceler dans la ville. Le préfet a donc mis en place l’opération « Ordures au fil de l’eau » consistant à collecter et déverser les déchets dans la Seine, en aval de Paris, à partir du pont de Tolbiac. 1 300 tonnes de déchets ont ainsi été noyées dans le fleuve, volontairement ou non.
L’eau étant ainsi polluée, des cas de scarlatine et de typhoïde sont apparus, tandis les autorités ont commencé à craindre une épidémie de choléra, comme en 1884.
Épilogue
À partir du 29 janvier 1910, l’eau a commencé à baisser, mais il fallut attendre la mi-mars pour que la crue soit entièrement résorbée. Il a ensuite fallu plus de deux mois pour évacuer les boues et la vase, pomper l’eau des caves, désinfecter et assainir les sous-sols et les immeubles.
Au total, l’inondation a causé des dégâts d’un montant de 400 millions de francs-or (soit l’équivalent de plus de 1,6 milliard d’euros). La catastrophe a aussi fait une victime à Paris et une trentaine dans sa banlieue.
Pour éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise, il a été décidé de renforcer la surveillance des affluents de la Seine. Des barrages-réservoirs ont aussi été construits après une nouvelle inondation en 1924. Ces grandes constructions permettent de retenir une partie de l’eau des rivières en crue en amont de Paris.
Cet article vous a plu ? Découvrez l’histoire d’autres catastrophes naturelles qui ont touché Paris ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !
Les premières montres portatives sont apparues au 16ème. Pendant longtemps, elles ont été considérées comme des objets de luxe et seuls les riches pouvaient s’en offrir une. Du reste, elles n’étaient pas automatiques.
À Paris, les nobles et les bourgeois qui possédaient une montre devaient donc la remonter chaque jour à midi en se fiant aux cloches d’une église, à une horloge publique (la plus ancienne étant celle de l’île de la Cité), ou un cadran solaire.
C’est dans ce contexte, en 1785, qu’un certain Rousseau, horloger parisien installé au Palais Royal, au 95 de la Galerie de Beaujolais, semble avoir inventé un objet qui a ensuite été baptisé canon de midi ou canon solaire.
Exemplaire d’un canon fabriqué par Rousseau, et conservé dans le musée du fabriquant de montres Hamilton
Ce canon servait à un indiquer à son propriétaire lorsqu’il était midi afin de lui permettre de régler sa montre. Il mesurait quelques centimètres et était équipé d’une loupe, précisément installée dans l’axe du méridien de Paris, qui concentrait les rayons du soleil afin d’enflammer une mèche mettant à feu une petite charge de poudre produisant une forte détonation, à midi. Aucun projectile n’était envoyé.
Ce canon de midi a remporté un certain succès et, en 1786, Louis-Philippe d’Orléans en un commandé un exemplaire géant afin d’en faire une attraction pour le jardin du Palais Royal. Pendant longtemps, ce canon a ainsi attiré les possesseurs de montre des environs ainsi que de nombreux curieux.
Il a arrêté de tonner après la loi de 1911 qui a imposé l’heure de Greenwich. Il a ensuite été rénové en 1974, puis volé en 1998. Aujourd’hui, une copie peut toujours être admirée au Palais Royal. Un artificier fait tonner ce canon tous les mercredis à midi.
Cet article vous a plu ? Découvrez d’autres objets insolites issus de l’histoire de Paris ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !
Au moyen-âge, la plupart des rues de Paris mesuraient seulement trois mètres de large. Et il n’y avait pas de trottoir. Le sol des rues était fait de terre et était donc boueux dès qu’il avait plu. Il était couvert de détritus et d’excréments en tous genre.
Ces rues étaient encombrées de chariots difficiles à manœuvrer et provocants régulièrement des accidents en abîmant les façades ou en écrasant les piétons. À ces chariots, s’ajoutaient toutes sortes d’animaux : chevaux, ânes, chèvres, cochons et volailles se baladant en liberté et se nourrissaient de détritus. Là aussi, cela pouvait causer des accidents … et un événement insolite dans l’histoire de Paris !
Illustration de l’accident ayant causé la mort de Philippe de France (enluminure datant du 14ème siècle)
Le prince Philippe de France était le fils du roi Louis VI et de sa troisième femme, Adèle de Champagne. Âgé de 14 ans, il avait été désigné comme futur roi et sacré à Reims par son père deux ans auparavant.
Le 13 octobre 1131, il se déplaçait à cheval dans Paris et il s’engouffra dans une rue étroite près de l’Hôtel de Ville et de la place de Grève : la rue Martroi, aujourd’hui disparue. Un cochon s’est alors mis sur son passage. Le prince est tombé de cheval la tête la première et son cheval la piétiné.
L’abbé Suger proche du roi a ainsi écrit dans sa chronique du règne de Louis VI : « un porc, véritable envoyé du diable, se mit en travers de son chemin et heurta le cheval qui tomba lourdement. Le cavalier fut projeté sur une grosse pierre, piétiné, puis écrasé par le corps du cheval ».
Le prince Philippe est décédé quelques heures plus tard avec, à son chevet, ses parents Louis VI et Adélaïde de Savoie.
Suite à ce drame, Louis VI aurait émis un édit royal interdisant à tous les propriétaires de cochon de les laisser circuler dans les rues de Paris, sous peine de les voir confisquer au profit du bourreau. Cette interdiction n’a toutefois pas été appliquée très longtemps, et d’autres rois ont dû l’imposer de nouveau en 1261, 1369 et 1667. Preuve de la persistance du problème.
Cet article vous a plu ? Découvrez un autre événement insolite de l’histoire de Paris ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !