« La vie, c'est Paris ! Paris, c'est la vie ! » (Marie Bashkirtseff)


Deux mobylette devant l’Hôtel des Invalides, à Paris.

L’Hôtel des Invalides

L’Hôtel des Invalides fait partie des lieux incontournables de Paris, de part son esthétique et son histoire, mais aussi en raison de son emplacement dans le 7ème arrondissement, à côté de la Tour Eiffel, du Pont Alexandre III et du Grand Palais.

Un refuge pour les invalides de guerre

La construction de ce bâtiment a été lancée par le roi Louis XIV en 1670. Son objectif initial était de créer un grand établissement où soigner et loger les soldats invalides de ses armées. Ses motivations étaient peut-être humanistes, mais il avait surtout des projets de conquêtes et il avait besoin de redorer son image et celle de son armée auprès de la population, afin de pouvoir recruter de nouveaux soldats.

En effet, à cette époque, les invalides de guerre, issus pour la plupart de la guerre de Trente Ans, posaient des problèmes d’ordre public dans la capitale. Les Parisiens leur reprochaient de traîner sur le pont Neuf, de mendier et de provoquer des bagarres. Surtout, leur état de dénuement et le fait qu’ils n’étaient pas soutenus par le roi ne donnaient pas envie de s’engager dans l’armée. Ils gênaient donc le travail des sous-officiers qui tentaient de recruter de nouveaux soldats en promettant aux jeunes une vie meilleure et une solde intéressante.

La construction

La construction — confié aux architectes Libéral Bruand et Jules Hardouin-Mansart — s’est faite entre 1671 et 1678 pour l’essentiel. Le Dôme des Invalides n’ayant été achevée complètement qu’en 1706.

L’ensemble — qui était alors entouré de champs et de prairie — comprenait un hospice, un hôpital militaire, une manufacture et une église. Les bâtiments étaient organisés autour de cinq cours, centrés sur une cour royale. Par son plan en grille, l’hôtel des Invalides rappelle le palais de l’Escurial, résidence des rois d’Espagne.

Un hospice

Dès 1690, l’hôtel des Invalides logeait 6000 invalides de guerre, qui — à partir de 1710 — devaient avoir effectué au moins 20 ans de service dans l’armée du roi.

Les soldats dormaient dans des dortoirs de 5 à 6 lits. Les officiers étaient 2 ou 3 dans des chambres chauffées. Ils étaient bien nourris et bénéficiaient de bonnes règles d’hygiène. Dans la journée, ils se promenaient librement, allant dans l’un des huit chauffoirs dont deux étaient considérés comme « fumeurs ». Ils pouvaient également sortir le jour. Les femmes y étaient interdites, toutefois les soldats mariés pouvaient passer deux nuits dehors par semaine.

Les pensionnaires devaient se plier à un règlement intérieur strict : interdiction de boire ou manger dans les chambres, interdiction de toute forme de commerce, respect des horaires, etc. En cas de faute : privation de vin, retenues, prison, expulsion ou « cheval de bois » (le soldat était assis sur un cheval d’arçon, dans l’avant-cour de l’hôtel et subissait les moqueries de ses compagnons…).

Un hôpital

Louis XIV et sa suite visitant l’Hôtel des Invalides (tableau de Pierre-Denis Martin datant du 18ème siècle)

Le service d’infirmerie était initialement équipé de 300 lits et il était d’excellente qualité pour l’époque. Une école de chirurgie y est même été créée par la suite. Deux fois par jour, médecin et chirurgien y faisaient la tournée des lits, cahier d’ordonnances à la main. La nuit, deux sœurs veillaient sur les malades. Vers la fin du 18e siècle, l’infirmerie de l’hôtel a fini par acquérir une réputation internationale.

Une manufacture

Les soldats invalides étaient encore au service du roi. Les moins handicapés montaient la garde. Les autres devaient travailler dans les manufactures installées au troisième étage de l’Hôtel. Ils y fabriquaient des uniformes, des bas, des souliers ou même des tapisseries. Il y’avait également un atelier de calligraphie et d’enluminures. L’objectif était d’occuper ceux qui vivaient là, afin de maintenir l’ordre et le calme, mais aussi de financer le fonctionnement de l’Hôtel. Ces ateliers ont toutefois disparu entre 1710 et 1720.

Les Invalides, aujourd’hui …

Lors de la Révolution, l’Hôtel des Invalides a été  rattaché aux biens nationaux. Il a connu un nouvel âge d’or lors du 1er Empire, grâce à Napoléon qui lui a accordé un budget conséquent et une attention toute particulière.

Napoléon visitant l’infirmerie des Invalides, 11 février 1808 (tableau d’Alexandre Veron-Bellecourt datant de 1809)

Par la suite, l’institution ne s’est pas vraiment développée. Elle a accueilli quelques blessés de la 1ere Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie, et elle accueille encore aujourd’hui une centaine de pensionnaires. Néanmoins, l’espace consacré aux invalides de guerre a été lentement grignoté par la création de musées et la multiplication de logements de fonction. Aujourd’hui, seuls 20 % de cet édifice – qui compte maintenant parmi les lieux incontournables de Paris pour les touristes – est consacré aux soldats blessés et handicapés.

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Deux mobylettes sur le pont Alexandre 3, devant la tour Eiffel.

Le Pont Alexandre III

Le pont Alexandre III fait partie des plus beaux ponts de Paris. En raison de son architecture avant-gardiste et de sa décoration baroque, il est aussi considéré comme le plus extravagant. Sa situation géographique sur l’axe de l’Esplanade des Invalides et du Grand Palais offre également à ceux qui la traversent dans un sens ou dans l’autre une perspective magnifique.

Symbole de l’amitié entre la France et la Russie

Ce pont était destiné à symboliser l’amitié franco-russe, instaurée par un accord de coopération militaire signé en 1891 entre la France et l’Empire russe. Accord stipulant que les deux pays devaient se soutenir mutuellement s’ils étaient attaqués par un des pays de la Triple Alliance (dite aussi Triplice) : l’Empire allemand, l’Autriche-Hongrie et le royaume d’Italie.

Le tsar Nicolas II de Russie accueilli par le président Félix Faure en 1896

La première pierre fut posée par le tsar Nicolas II de Russie, l’impératrice Alexandra Fedorovna et le président Félix Faure en 1896. Le pont — appelé pont Alexandre III, en l’honneur du tsar qui a signé l’accord franco-russe en 1891 — a été inauguré lors de l’Exposition universelle de 1900.

A noter que plus de cent plus tard, un autre monument sera construit à Paris dans le cadre de ces mêmes relations franco-russes : la cathédrale de la Sainte-Trinité.

Le plus extravagant des ponts parisiens

La construction du pont a été confiée aux ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby, et aux architectes Joseph Cassien-Bernard et Gaston Cousin.

Mobylette sur un quai de Seine devant un péniche et le pont Alexandre 3.

Un soin tout particulier a été apporté à sa décoration, car il devait être mis en avant lors de l’Exposition universelle de 1900. Ainsi, pas moins de 17 artistes parmi les plus réputés de l’époque ont contribué à son décor, comme Gustave Michel qui a aussi œuvré sur le pont de Bir-Hakeim ou encore Emmanuel Frémiet à qui l’on doit le monument à Jeanne d’Arc dans le 1er arrondissement.

Au sommet de chacun de quatre pylônes, on peut distinguer une statue en bronze dorée représentant Phama, la divinité romaine de la renommée, incarnant respectivement la gloire des Arts, des Sciences, du Commerce et de l’Industrie. À la base de chacun de ces mêmes pylônes, une statue en pierre représente une allégorie de la France au Moyen-âge, de la France à la Renaissance, de la France sous Louis XIV et de la France moderne. À leurs pieds, on trouve encore quatre groupes de génies des eaux, avec des poissons et des coquillages.

Au milieu du pont, semblant assis sur son bord, et symbolisant l’amitié franco-russe, des statues en cuivre martelées des Nymphes de la Seine, portant les armes de Paris, et des nymphes de la Neva portant les armes de la Russie. Des guirlandes de fleurs sur le tablier et d’élégants candélabres en bronze complètent cette décoration foisonnante.

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Une mobylette devant le Panthéon couvert de drapeaux français.

Le Panthéon

L’histoire des plus beaux monuments de Paris date souvent du 18ème siècle. Celle du Panthéon commence ainsi en 1744, lorsque Louis XV a fait le vœu de faire ériger une église dédiée à Sainte-Geneviève s’il survivait à une grave maladie dont il pensait alors mourir. Le projet a été confié à l’architecte Jacques-Germain Soufflot qui a accouché d’un projet de style néo-classique reprenant la façade du Panthéon de Rome et le dôme du Tempietto de l’église San Pietro in Montorio. Afin de mettre en valeur la future église, il a aussi entrepris la percée de l’actuelle rue Soufflot, ainsi que la construction de la Faculté de Droit, à laquelle on donna en 1844 un jumeau, l’actuelle Mairie du 5e arrondissement. Le bâtiment a été achevé en 1790. Néanmoins, il n’a pas été consacré en tant qu’église. En effet, à ce moment, Louis XV était déjà mort, la France n’était plus une monarchie et les bâtiments religieux étaient désacralisés et vendus comme biens nationaux.

Un temple républicain

Finalement, en 1791, le bâtiment a donc été transformé en « Panthéon » par l’Assemblée constituante de la 1ère République. Le but était d’y recevoir les tombeaux des personnalités exceptionnelles qui ont contribué à la grandeur de la nation, comme le faisaient déjà les Anglais à Westminster à Londres. Les militaires illustres ont toutefois continué à être honorés au Panthéon militaire des Invalides.
Dans le cadre de cette transformation de l’église en Panthéon, l’architecture du bâtiment a été modifiée : suppression des deux clochers prévus initialement, obturation des trente-neuf fenêtres de la nef, retrait de la croix au sommet du dôme … croix qui a d’ailleurs ensuite été remise en 1822 lors de la période de Restauration, puisque le bâtiment est alors redevenu une église, puis sciée par les communards en 1871, puis remise en 1873 et finalement laissée en 1885 lorsque l’église a de nouveau été transformé en Panthéon lors du transfert des cendres de Victor Hugo. Mirabeau — écrivain, diplomate, journaliste et homme politique français, figure de la Révolution — a été le premier à entrer au Panthéon en 1791. Il a aussi été le premier à en être sorti trois ans plus tard, quand on a découvert les courriers qu’il avait secrètement échangés avec Louis XVI en espérant qu’il le nomme ministre. Jugé indigne du Panthéon, il y a été remplacé par Marat, qui a lui aussi été retiré après quelques mois plus tard, après la fin de la Terreur. Suite à cela, il a été décidé d’attendre dix ans après la mort de quelqu’un, avant de le faire entrer au Panthéon. Les deux autres conditions étant que la personne soit de nationalité française et qu’une partie de ses restes soient « disponibles ».
L’inhumation de Voltaire au Panthéon en juillet 1791. Gravure de Simon-Charles Miger (1817)
Aujourd’hui, y sont notamment inhumés Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, Victor Hugo, Louis Braille, Sadi Carnot, Émile Zola, Jean Jaurès, Jean Moulin, Jean Monnet, Pierre et Marie Curie, André Malraux ou encore Alexandre Dumas. Un tiers sont des francs-maçons (Voltaire, Félix Eboué, Victor Schœlcher, Pierre Brossolette, Jean Zay, Lannes, Mirabeau, Marat, Gambetta, Simone Weil).

Une prison pour les grands personnages ?

À noter qu’en 1968, un groupe baptisé les anti-indéboulonnables, constitué d’étudiants des écoles et des universités alentour, estimait que l’État avait privé de leurs libertés et de leur repos les grands hommes inhumés au Panthéon en les instrumentalisant pour la gloire de la France et pour le divertissement des touristes. Inspiré du surréalisme et du dadaïsme, ces Anti-indéboulonnables se réunissaient dans un café de la place de la Sorbonne à côté de l’éditeur Nizet et élaboraient des plans visant à récupérer les dépouilles des personnes enterrées afin de leur trouver des lieux d’inhumation ou ils pourraient trouver le repos : Jean-Jacques Rousseau à Montmorency, Victor Hugo à Besançon, ou encore Félix Éboué en Guyane. Ce projet n’a toutefois jamais été mis à exécution… comme beaucoup de projets révolutionnaires fomentés par des étudiants du Quartier latin en 68. Cet article vous a plu ? Découvrez l’histoire d’autres monuments de Paris sur le site ou Rejoignez-nous pour une visite guidée historique en mobylette !

La rue Éginhard

La rue Éginhard est un rue ancienne de Paris située dans le quartier du Marais, dans le 4e arrondissement.

Originellement apparue sous le nom de ruelle Saint-Paul, cette voie a pris sa dénomination actuelle en 1864 en hommage à Éginhard (770-840), homme d’État et biographe de Charlemagne dont il était aussi l’un des conseillers.

Les traces écrites les plus anciennes faisant référence à cette voie datent de 14eme siècle, mais il semble qu’elle existait déjà auparavant. Quoi qu’il en soit — et c’est là sa particularité — elle a conservé la physionomie qu’elle avait au 17ème et 18ème siècle : pavée, étroite, tortueuse, dotée d’un caniveau central, bordée de bâtisses anciennes, et dotée d’une fontaine aujourd’hui condamnée.

Pendant longtemps, une partie des terrains donnant sur cette rue appartenaient aux religieuses de Sainte-Anastase, une congrégation disparue en 1795 qui apportait son aide aux pauvres en leur offrant un hébergement temporaire pour une durée de 3 nuits maximum. Ce passé est rappelé par un vasistas orné du monogramme SA (pour Sainte-Anastase) au-dessus d’une porte donnant sur la ruelle.

Enfin, des arcades nous rappellent aujourd’hui l’emplacement d’anciennes boutiques.

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La cathédrale de la Sainte-Trinité

L’histoire des lieux de culte à Paris est principalement liée à celle du catholicisme et du protestantisme. Celle de la cathédrale de la Sainte-Trinité s’inscrit quant elle dans l’histoire de l’église orthodoxe et des relations entre France et Russie.

Elle se trouve dans le 7ème arrondissement de Paris, près des quais de Seine et a été inaugurée en 2016. Il s’agit d’un édifice religieux orthodoxe, dédié, comme son nom l’indique, à la Sainte-Trinité (le Père, le Fils et le Saint-Esprit). Il fait également office de centre culturel orthodoxe et on peut y trouver une salle d’exposition, une école bilingue franco-russe centre culturel et une librairie.

Un style russe et byzantin

Un symbole des relations franco-russes

L’idée de cette nouvelle cathédrale a été officiellement lancée en 2007 par le patriarche Alexis II, lors d’une visite à Paris. Le projet, financé par l’État russe, a alors reçu le soutien du président de la République française et a été dédié aux « relations historiques, culturelles et spirituelles entre la France et la Russie ». Relations anciennes, dont l’une des autres illustrations dans le paysage parisien est le pont Alexandre III.

Pour permettre la construction, la France a donc vendu à la Russie un terrain de 4000 m², où se trouvait le siège de Météo-France, et situé dans un quartier prestigieux et convoité, prêt de la tour Eiffel et de la Seine. Toutefois, par la suite, les relations franco-russes ont connu des hauts et des bas, notamment en raison de positions différentes dans le cadre de la guerre en Syrie. Le projet a donc été suspendu à plusieurs reprises et les présidents russe et français étaient absents lors de l’inauguration de la cathédrale en 2016.

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Les plans de cette cathédrale ont été dessinés par l’architecte français Jean-Michel Wilmotte. Ils s’inspirent fortement de ceux de la cathédrale de la Dormition de Moscou.

La cathédrale de la Sainte-Trinité additionne ainsi les traits de l’architecture moderne aux styles russe et byzantin. Elle est ainsi surmontée de cinq clochers à bulbes représentant Christ et les quatre Évangélistes du Nouveau Testament : Jean, Luc, Marc et Matthieu. Ces bulbes sont fabriqués en matériaux composites et recouverts de 90 000 feuilles d’un alliage d’or et de palladium. Le plus grand mesure 17 m de circonférence et pèse 8 tonnes.

La décoration intérieure, faite de fresques et de mosaïques, reprend également les styles russe et byzantin.

Un symbole des relations franco-russes

L’idée de cette nouvelle cathédrale a été officiellement lancée en 2007 par le patriarche Alexis II, lors d’une visite à Paris. Le projet, financé par l’État russe, a alors reçu le soutien du président de la République française et a été dédié aux « relations historiques, culturelles et spirituelles entre la France et la Russie ». Relations anciennes, dont l’une des autres illustrations dans le paysage parisien est le pont Alexandre III.

Pour permettre la construction, la France a donc vendu à la Russie un terrain de 4000 m², où se trouvait le siège de Météo-France, et situé dans un quartier prestigieux et convoité, prêt de la tour Eiffel et de la Seine. Toutefois, par la suite, les relations franco-russes ont connu des hauts et des bas, notamment en raison de positions différentes dans le cadre de la guerre en Syrie. Le projet a donc été suspendu à plusieurs reprises et les présidents russe et français étaient absents lors de l’inauguration de la cathédrale en 2016.

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L’Orme de l’Église Saint-Gervais

L’église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris — dite église Saint-Gervais — se trouve dans le quartier Saint-Gervais, juste derrière l’Hôtel de Ville, dans le 4e arrondissement.

Elle a été construite entre 1494 et 1644. Elle a ensuite été plusieurs fois rénovée, notamment après un bombardement allemand durant la Première Guerre mondiale.

Son histoire est toutefois plus ancienne, car elle a été bâtie sur les fondations du premier lieu de culte connu de la rive droite de Paris : une basilique fondée entre 387 et 576 à côté d’un cimetière gallo-romain qui se trouvait là.

Il ne reste malheureusement pas grand-chose de cette période, si ce n’est quelques éléments architecturaux datant en fait de la Renaissance et des Lumières, mais qui s’inscrivent par leur apparence dans la continuité de cette première basilique.

L’arbre qui se trouve devant, par exemple, et qui n’est malheureusement plus celui d’origine, est le successeur d’une lignée d’orme qui ont occupé le centre de la place depuis le moyen-âge.

En effet, au moyen-âge, il était d’usage à Paris ou dans d’autres localités, de planter un orme devant les églises, les maisons des seigneurs ou encore aux carrefours. On s’y rassemblait les jours de fête pour boire et danser, et les seigneurs y rendaient justice ou y recevaient leurs impôts le dimanche après la messe.

Cet arbre si imprégné dans l’histoire du quartier qu’en 1733, un artisan a reproduit l’image de l’arbre dans la ferronnerie des balcons du premier étage de l’immeuble situé au n° 4-12 de la rue François Miron voisine.

En 1794, sous la révolution, l’arbre a été abattu, notamment pour réaliser des affûts de canon. L’orme que l’on voit aujourd’hui a été replanté en 1914 à la demande du curé de Saint-Gervais, qui souhaitait faire revivre la mémoire de cet arbre légendaire.

L’église au 19ème siècle, avant que l’orme soit replanté

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Hôtel des archevêques de Sens

L’Hôtel des archevêques de Sens – dit Hôtel de Sens – fait partie des rares Monuments du Moyen-Âge de Paris encore debout. Il se trouve dans le quartier du Marais, dans le 4ème arrondissement.

L’Hôtel de Sens, vers 1900

Un hôtel particulier

Au moyen-âge, les princes, les grands seigneurs et les ecclésiastiques de haut rang souhaitant être présents dans Paris afin d’être proches du pouvoir et de l’administration royale, vivaient dans des hôtels particuliers. Il s’agissait souvent de sorte de châteaux urbains, plus ou moins grands, qui possédaient des tours, des tourelles et différents bâtiments reliés par des galeries autour d’une cour centrale dotée d’un puits, de jardins et d’écuries.

On en comptait plus d’une cinquantaine, dont une grande partie se trouvait à proximité du Louvre ou dans le Marais. Toutefois, ceux datant d’avant la fin du 14ème siècle ont été détruits ou totalement modifiés par la suite. Il n’en reste aujourd’hui que quelques-uns à Paris, tels que l’hôtel de Clisson datant de 1375 ou l’hôtel des archevêques de Sens.

L’archevêque de Sens

L’Hôtel de Sens a été construit entre 1475 et 1519 pour le compte de Tristan de Salazar, l’archevêque de Sens, supérieur hiérarchique de l’évêque de Paris, et conseiller personnel du roi.

Construit dans un style gothique flamboyant, cet hôtel particulier présente la particularité d’avoir une partie civile (trois corps de logis autour de la cour) et une partie militaire (deux tourelles d’angle autour de la porte d’entrée et une autre dans la cour).

Les autres résidents

Par la suite, l’hôtel particulier a été occupé par des membres de la famille royale, de la noblesse, ou par leurs invités. Parmi eux, on peut citer l’apothicaire et astrologue Michel de Nostredame — dit Nostradamus — qui y a résidé en 1555 à l’invitation de la reine Catherine de Médicis. On peut également évoquer Marguerite de Valois, dite Reine Margot. Cette dernière n’y est restée également qu’une année, mais elle a marqué l’histoire du lieu, car c’est devant la porte de l’Hôtel que l’un de ses amants a été tué d’une balle dans la tête par son précédent amant… qu’elle a ensuite fait décapiter au même endroit.

Devenu bien national, en 1790, L’Hôtel de Sens a été vendu en 1797 et a ensuite successivement été occupé par une blanchisserie, une fabrique de conserves alimentaires, un coupeur de poils de lièvres, un opticien, puis une confiturerie, avant de servir de dépôt à une verrerie au début du XXe siècle et d’être partiellement détruit par un incendie en 1911.

L’hôtel de Sens a alors été racheté par la ville de Paris pour servir de salle aux conseils des prud’hommes. Il abrite aujourd’hui la bibliothèque Forney, consacrée principalement à l’affiche et à la publicité.

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Maison de ville de l’abbaye de Maubuisson

La bâtisse à l’apparence médiévale que l’on trouve dans la rue des Barres, dans le quartier  Saint-Gervais, était la maison de ville de l’abbaye de Maubuisson, un établissement religieux situé au nord de Paris dans le Val-d’Oise.

Façade de l’Abbaye de Maubuisson, située dans le Val-d’Oise et datant du 13ème siècle

Quartier Saint-Gervais

Le quartier Saint-Gervais était en effet très prisé des congrégations religieuses, soucieuses d’être présentes près du pouvoir central parisien. À partir du XIIIe siècle, de nombreuses communautés monastiques, cisterciennes en particulier, y ont ainsi fait construire des résidences qui servaient également de lieu de conservation de leur production agricole, destinée à être écoulée sur le marché parisien.

Une architecture représentative du Moyen Âge

Cette maison date de 1540, mais elle reprend des éléments architecturaux des maisons du Moyen Âge.

Les maisons ordinaires avaient alors des façades assez étroites avec une ou deux fenêtres par étage. Fenêtres la plupart du temps sans vitre, jusqu’au 14e siècle.

Elles étaient constituées d’un rez-de-chaussée de pierre de taille et de trois ou quatre étages à colombage, c’est-à-dire avec une charpente de bois dont les interstices étaient comblés avec des moellons recouverts de plâtre, des briquettes jointées ou encore du torchis (terre argileuse et paille ou foin).  À noter qu’en 1607, la ville de Paris a obligé les propriétaires des maisons de recouvrir les façades et les poutres apparentes de chaux ou de plâtre afin de limiter les risques d’incendie. Elles n’ont été de nouveau découvertes que récemment à l’occasion d’opération de rénovation.

Autre élément caractéristique : la présence dans l’angle de la maison d’un poteau cornier – large poteau souvent en bois mais ici en pierre – laissé à découvert et parfois décoré. Un peu avancé par rapport à la façade du rez-de-chaussée, il permettait de soutenir les étages supérieurs qui étaient à encorbellement. 

En effet, à Paris, les maisons médiévales étaient construites de façon à ce que chaque étage soit plus avancé sur la rue que l’étage inférieur. Cela permettait de gagner quelques mètres carrés de surface habitable supplémentaire à chaque niveau, de protéger les façades de bois et les passants de la pluie. Toutefois, cela avait pour inconvénient d’empêcher la lumière du jour d’éclairer correctement la rue, ce qui contribuait à l’insalubrité et à l’insécurité. Du reste, les deniers étages des maisons qui se faisaient face de part et d’autre de la rue se touchaient presque, ce qui facilitait la propagation des incendies. Raison pour laquelle les vieux encorbellements ont été supprimés et la construction de nouveau interdite après 1667 (avant d’être réautorisé après 1882, à condition qu’ils soient à plus de 6 mètres du sol et qu’ils ne s’avancent pas trop sur la rue).

Dernier élément extérieur caractéristique des maisons du Moyen Âge : le sommet de la façade en pignon, c’est-à-dire en triangle.

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Maisons médiévales de la rue Miron

Dans la rue François Miron, dans le 4ème arrondissement, on peut trouver deux constructions plutôt insolites à Paris en raison de leur apparence médiévale.

Au début du 20ème siècle, ces deux bâtisses ont été datées du 13ème siècle et considérées comme les plus maisons encore debout les plus anciennes de Paris. Cela a permis de les sauver plusieurs fois de la destruction. Toutefois, des recherches plus récentes ont montré que ces deux bâtisses sont seulement des reproductions de construction médiévale et datent en fait du 17ème siècle.

Quoi qu’il en soit – comme la maison de ville de l’abbaye de Maubuisson – elles ont toutes les composantes des maisons du moyen-âge : façade étroite, mur de pierre au rez-de-chaussée, porte d’entrée basse, margelle séparant les boutiques au rez-de-chaussée, poteau cornier, étages de faible hauteur en colombage, petites fenêtres, sommet de la façade taillé en triangle. Manque seulement l’encorbellement, sans doute supprimé après 1667. D’ailleurs, le colombage avait aussi été recouvert de plâtre, mais a été remis à jours lors d’une rénovation en 1967.

Les noms de ces deux bâtisses renvoient également à un autre élément très courant des maisons au moyen-âge : les enseignes. Ainsi, celle de gauche s’appelle la maison à l’enseigne au faucheur. La seconde se nomme maison à l’enseigne au mouton.

En effet, jusqu’au 15eme siècle, les rues n’étaient pas numérotées à Paris. Du reste, beaucoup de parisiens étaient analphabètes. Aussi, des enseignes de bois peint ou de fer forgé étaient apposé aux façades des maisons afin d’indiquer la nature du commerce se trouvant au rez-de-chaussée, de distinguer son commerce du concurrent se trouvant à côté, ou plus largement pour différencier les maisons les unes des autres.

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Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre

L’histoire de beaucoup de monuments de Paris est pour le moins agitée. C’est aussi le cas de la basilique du Sacré-Cœur qui se trouve au sommet de la colline de Montmartre dans le 18ème arrondissement.

Architecture

Elle a été conçue par l’architecte Paul Abadie et a été construite entre 1875 et 1914.

Le style de l’édifice est romano byzantin. Sa façade s’inspire de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople, de la basique Saint-Marc de Venise et de la cathédrale Saint-Front de Périgueux.

Cathédrale Saint-Front de Périgueux

Son dôme culmine à 83 m. À l’arrière, son campanile s’élève à 84 m et renferme la plus grosse cloche de France, large de 3 mètres et pesant plus 18 tonnes.

Comme l’Arc de Triomphe et le pont Alexandre III, elle est construite avec de la pierre calcaire blanche, qui provient des carrières de Château-Landon et de Souppes-sur-Loing. Cette pierre a pour caractéristique d’être imperméable et de sécréter une substance blanche au contact de l’eau. Substance qui durcit ensuite et permet à la basilique de conserver sa blancheur éclatante.

Une histoire polémique

La construction de la basilique du Sacré-Cœur a été décidée après la défaite de la France de Napoléon III face à la Prusse, en 1870. Le clergé catholique français a alors considéré cette défaite comme une punition divine et a souhaité qu’un sanctuaire soit dédié au Sacré-Cœur de Jésus afin de faire acte de pénitence et protéger Paris à l’avenir.

La construction s’inscrit aussi dans la continuité de la Commune de Paris et des évènements de 1871, durant lesquels les Parisiens se sont opposés au gouvernement qui a signé l’armistice avec la Prusse, ont pris le pouvoir dans la capitale et y ont instauré un système de gestion plus démocratique et égalitaire la Commune. En effet, en 1973, ceux qui votent le soutien national à la construction de la Basilique sont les mêmes qui ont capitulé devant la Prusse, puis qui ont violemment réprimé l’insurrection des Parisiens commencée sur la colline de Montmartre, et écrasé la Commune.

Une vue panoramique

Le parvis du Sacré-Cœur se trouve au sommet de la colline de Montmartre. Il domine Paris d’une centaine de mètres et on peut y profiter d’une belle vue panoramique.

La colline de Montmartre est aussi une ancienne carrière de gypse. À la fin du 19ème siècle, son sous-sol était percé de plus de 300 kilomètres de galeries et elle risquait de s’effondrer sous les 44 000 tonnes de la future basilique du Sacré-Cœur.

En 1875, avant de commencer la construction de cette dernière, de longs travaux de consolidation de la colline ont donc été réalisés.

Sacré cœur

Sur le fronton de la basilique du Sacré-Cœur, on peut voir une statue de Jésus montrant son cœur. Ce « Sacré-Cœur », qui donne son nom à cet édifice religieux, est pour les catholiques le symbole de l’amour divin par lequel Dieu a pris la forme humaine et a donné sa vie pour les hommes. À l’intérieur, une immense mosaïque représente également le Sacré-Cœur de Jésus.

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